Il avait disparu des forêts de France dans les années 1960. Aujourd'hui, le cheval fait son retour dans le débardage du bois, la manutention des arbres coupés en forêt. Une intervention complémentaire des machines dans les zones difficiles d'accès et bénéfique à la biodiversité.
Reportage.Pour qui tend l'oreille, il découvrira un langage mystérieux, celui qui permet de diriger l'attelage et d'établir la complicité avec les chevaux. Un élément primordial : le terrain est pentu, les manoeuvres sont délicates, les charges très lourdes : les grumes, les troncs d'arbres de 10 à 15 mètres, pèsent jusqu'à une tonne.A flanc de montagne, nous voici dans le massif de Belledonne, un "espace naturel sensible". Un site protégé par le département de l'Isère. Les bucherons abattent 1 hectare d'épiceas. C'est une éclaircie pour favoriser l'essor d'autres arbres, épineux et feuillus. Le débardage" au cheva"l permet d'effectuer des coupes dans des lieux peu accessibles et, surtout, de préserver le sol et les jeunes pousses.
Certes, le cheval ne remplace pas la force mécanique. Il est complémentaire. Un engin doit être utilisé pour descendre les troncs dans la vallée, sur plusieurs kilomètres. Aux côtés des bûcherons, le débardage occupe quatre hommes et femmes et cinq chevaux. De race comtoise ou ardennaise, ces chevaux spécialement dressés, réunissent les qualités indispensables : la vigueur, la quiétude et l'agilité.
Reportage de Xavier Schmitt, Antoine Marnas & Lisa Bouchaud
Intervenants : Florent Daloz, Entrepreneur de débardage au cheval; Pierre Pola , Garde-forestier Office national des forêts;Stéphane Vaussenat, maire de Pinsot