Le préfet de la Loire, Fabien Sudry, a appelé les convoyeurs de fonds et la direction de Prosegur Transport de Valeurs (PTV), basée dans la Loire, la Drôme et le Rhône à "faire la paix des braves", alors que les salariés entament ce samedi 3 octobre leur 24e jour de grève.
"Ce conflit a trop duré maintenant, il est sans solution s'il se poursuit (...) j'appelle donc les grévistes et la direction à faire la paix des braves", a lancé le préfet de la Loire, dans une interview accordée à nos confrères de l'agence Française de Presse (AFP).
"Les services de l'Etat, la Direccte et moi-même, ayant participé à deux des six réunions de négociations, sans succès, avons tout fait pour faciliter le règlement de ce conflit", a expliqué le représentant de l'Etat. Il souhaite "une reprise des négociations en début de semaine (prochaine)": "Il faut se remettre autour d'une table sans préalable".
Le conflit, qui a commencé le 10 septembre, est né d'une erreur de calcul de primes de congés payés, versées depuis une vingtaine d'années à l'avantage des salariés, et qui a été corrigée sur les feuilles de paie.
Dans un entretien, Fabien Blanchet, responsable des ressources humaines (RH) et de la qualité de Prosegur France, a de son côté soutenu que "le surplus de prime que l'entreprise versait depuis des années était une erreur de (leur) part, qui n'était pas constitutive de droits pour les salariés".
Une position que ne partagent pas les services de la Direction du travail.
Le responsable RH a toutefois admis que l'enjeu financier de cette surprime, que la direction de Prosegur évalue en moyenne à 80 euros et qui concernait seulement 489 salariés (soit moins de 40.000 euros par an), "n'est pas important pour le groupe" espagnol de sécurité qui emploie plus de 150.000 personnes dans le monde.
Fabien Blanchet subordonne désormais la reprise de la discussion avec les grévistes, qu'il évalue à moins de 30% de l'effectif des trois site rhônalpins (La Talaudière, Lyon et Valence) au déblocage des entrées et sorties de fourgons blindés.
Deux ordonnances du TGI de Saint-Etienne rendues cette semaine et la semaine dernière ont débouté la direction de Prosegur qui estime illégaux ces piquets de grève.
Elle a assigné lundi 5 octobre prochain 25 autres grévistes de son agence de Lyon pour les mêmes motifs et prévoit de "faire de même avec ceux de l'agence de Valence".