La saison de la tonte des brebis en Haute-Loire commence. Encore au chaud dans les fermes, les ovins sont débarrassés de leur laine avant leur sortie au pré au printemps. Les tondeurs professionnels sont à l'œuvre dans les élevages pour tondre près de 180 000 brebis élevées dans le département.
À Coubon, en Haute-Loire, Clovis est tondeur professionnel de brebis. Il démarre sa tournée des fermes alors que les animaux sont encore à l'abri. Chez cet éleveur, 750 brebis devront tomber leur laine dans le mois qui vient. Clovis Arsac, tondeur de brebis, explique : “Au total, sur une campagne, je tonds entre 2 000 et 3 000 animaux. Je suis un petit tondeur professionnel. Il y a des tondeurs qui peuvent faire jusqu’à 30 000 bêtes. Sur une grosse journée, je tonds entre 200 et 250 brebis. Avant, les animaux étaient sélectionnés pour qu’on exploite leur laine. Aujourd’hui, les débouchés en termes de vente de laine sont compliqués mais il faut enlever la laine des brebis pour qu’elles soient bien tout l’été et qu’elles n’aient pas trop chaud".
Une tonte plus difficile en hiver
Il poursuit : "La saison de la tonte vient juste de commencer. On va en premier chez les éleveurs dont les brebis vont sortir de bonne heure. Ainsi, quand elles sortiront, elles auront à nouveau une petite pellicule de laine sur la peau. Tondre maintenant présente un avantage : en cas de blessure, on n’a pas la contrainte des mouches. L'inconvénient est que les brebis ont moins chaud et ne transpirent pas. On a plus de difficultés à tondre car la transpiration fait mieux glisser la tondeuse”.
Plusieurs débouchés pour la laine
Une brebis donne environ un kilo de toison. Une partie sera collectée pour l'équarrissage car c'est un déchet biologique, une autre pour divers débouchés trouvés par la filière de la race locale, la Noire du Velay. Olivier Bernard, éleveur de brebis Noire du Velay, souligne : “On a une société qui est située vers Cassis, près de Marseille, qui utilise la laine noire pour extraire une protéine de kératine. Elle en fait des gélules pour la cosmétique. Cette filière nous valorise la laine à un bon prix, environ 2 euros le kilo. Quand on la vend à une filière textile, le prix est de 20 centimes le kilo. La brebis Noire du Velay ne donne pas beaucoup de laine mais c’est une laine qui n’a pas besoin d’être teinte. La filière textile laine a beaucoup baissé donc cette laine n’a pas une grosse valeur. De plus cette laine n’est pas très qualitative car elle n’est pas très fine”.
Les gains de ces petits débouchés ne couvrent pas la paye du tondeur mais cette tonte annuelle est indispensable pour le bien-être de l'animal. Les brebis auront à nouveau un manteau de laine suffisant pour affronter les gelées, une fois au pré, au printemps.
Propos recueillis par Elodie Brot-Monnier / France 3 Auvergne