Venues principalement des pays de l'Est, elles ne sont de passage que quelques semaines en Haute-Loire. Une simple étape dans la longue migration des bécasses. C'est l'occasion pour les fédérations de chasse d'effectuer des observations et des baguages pour déterminer l'évolution des populations.
C'est un oiseau légendaire et mystérieux qui chaque année parcourt des centaines de kilomètres à travers l'Europe pour effectuer sa migration, qui est l'objet de toute les attentions. Deux techniciens de la fédération de chasse de Haute-Loire sont chargés, jeudi 12 décembre, de baguer les bécasses pour mieux connaître cet oiseau migrateur qui chaque année passe quelques semaines en Haute-Loire. Discrètes en journée, c’est la nuit, dans les prairies que les bécasses se délectent de lombrics ce qui les rend plus vulnérables. On peut donc les attrapper grâce à une technique ancestrale : « C’est relativement sommaire puisqu’on monte une canne à pêche avec ce qui ressemble à une épuisette au bout. Un projecteur nous permet de repérer les bécasses au sol », explique Denis Barret, technicien de la fédération des chasseurs de Haute-Loire.
Suivre les populations
Mais la technique a ses limites. Contrairement à sa réputation, l’oiseau n’est pas stupide. Le taux de réussite n’est que de 25%. « On fait un métier passion. Ça fait plus de 30 ans que nous sommes techniciens tous les deux. On est passionnés par la bécasse et toutes les autres espèces de faune gibier, principalement. On y passe quelques nuits, pour la bécasse mais aussi pour le lièvre ou le cerf. Cela nous prend aussi pas mal de sorties ! Le comptage, les suivis de population sont notre vocation première », explique Laurent Cheymol, le second technicien de la fédération des chasseurs de Haute-Loire.
Une méthode simple
Denis et Laurent ont tous deux suivi une formation spécifique car la capture de celle que l’on surnomme la mordorée ou encore la reine des bois nécessite beaucoup de précautions. Une fois l'oiseau dans le filet, l’intervention ne dure que quelques secondes : « On a une pince spéciale qui nous permet d’ajuster la bague à la patte sans risquer de blesser l’animal. Elle la portera toute sa vie. On va ensuite déterminer son âge. Grâce à l’examen du plumage, on peut déterminer si c’est une jeune qui est née cette année ou une adulte de plus d’un an. Ensuite on regarde les couvertures secondaires. La dernière étape, c’est la pesée. »
11 000 bagues posées par an
« Les bécasses baguées en Haute-Loire sont reprises en Tunisie et une à plusieurs fois en Russie. Cela démontre bien que pour cette espèce, le raisonnement de gestion ne doit pas être fait à l’échelle départementale ni même nationale. C’est une préoccupation européenne voire au-delà », affirme Denis Barret.
En France, les opérations de baguage se font dans chaque département d’octobre à mars ; 11000 bagues sont ainsi posées chaque année.
Les prélèvements par la chasse sont limités et les populations restent stables.
-Propos recueillis par Laurent Cluzel pour France 3 Auvergne