En Haute-Loire, après les crues du 17 octobre dernier, d’important travaux viennent de démarrer pour dégager les berges et le lit de la Loire et de ses affluents : 2,2 millions d’euros devraient être débloqués pour ce chantier hors-normes.
C'est un chantier titanesque qui a débuté cette semaine sous l’égide de la préfecture de Haute-Loire : dégager de leurs embâcles des zones stratégiques, situées notamment en amont des ponts. Ce vendredi 17 janvier, sur la commune du Monteil, la Loire est nettoyée avec soin. « Un arbre qui tombe, c’est un coup de bélier dans un pont. Il faut faire attention pour maintenir nos structures et nos bâtiments », alerte Christophe Pal, maire du Monteil.
Prioriser les ouvrages
Le 17 octobre dernier, poussées par la force d’une crue centennale, les eaux fracassantes de la Loire et de ses affluents charrient tout sur leur passage. Quelques mois après, ces embâcles constituent un danger évident en cas de nouvelle montée des eaux : « Nous nous sommes donné des priorités. La plus importante était en amont des ouvrages pour éviter qu’un barrage se crée et provoque un non-épanchement de l’eau. C’est une grande partie de l’agglomération du Puy, en amont aussi, on a des dégâts sur Arlempdes, sur Goudet, ainsi que le Lignon qui a été fortement impacté. Le diagnostic a révélé qu’il y avait plus de 40 000 m3 de bois en bordure pour un montant financier de 2,2 millions d’euros », indique Jean Paul Bringer, président de l'Epage Loire Lignon (Etablissement public d'aménagement et de gestion de l'eau).
Des déchets qui s'accumulent
Troncs d’arbre, carcasses de voiture, déchets en tout genre accumulés au fil du temps, par négligence ou par manque de moyen, sont autant d’obstacles au bon écoulement de l’eau. L’entretien des berges incombe avant tout aux propriétaires qui peuvent toutefois bénéficier de l’aide précieuse de l’Epage : « Dans le cadre d’une déclaration d’intérêt général, on se substitue aux propriétaires pour l’entretien des berges. Malheureusement, bien souvent, ils ne le font pas. On signe des conventions avec eux et on intervient en lieu et place de ces propriétaires pour le maintien en bon état des berges des cours d’eau », précise Fréderic Cartal, directeur de l'Epage. Pour le démarrage de ce chantier, 550 000 euros ont été débloqués en urgence par l’Etat, qui pourraient financer jusqu’à 80% du montant total des travaux. Le reste sera à la charge des collectivités.
-Propos recueillis par Laurent Cluzel pour France 3 Auvergne