Au Puy- en-Velay, une vente aux enchères d’objets militaires fait débat. Parmi les 600 lots à la vente, le livre d’Adolf Hitler : “Mein Kampf”. Face aux critiques, le commissaire-priseur assure être en règle. L'exemplaire a été acheté.
Sur le site de la vente aux enchères de l’hôtel des ventes du Puy-en-Velay, a priori rien de surprenant, on y trouve des armes à feu, des armes blanches, ou encore des casques de guerre. Mais c’est le lot 165 qui interroge, il s’agit de “Mein Kampf”, d’Adolf Hitler. L’ouvrage date de 1934. D’autres objets nazis comme un plateau de ceinturon sont aussi à la vente. Pour la plupart des participants de la vente aux enchères, ce n’est pas vraiment une surprise. Un participant indique : “Je sais bien que ce n’est pas anodin. Après, je crois que le livre est en vente dans les librairies, normalement”. Un autre ajoute : “Malheureusement, cela fait partie de l’Histoire. Cela existe. Personnellement, cela ne me choque pas”. D’autres, se montrent plus réticents, comme ce participant : “Cela me choque un peu. Ce n’est pas le genre d’objets que j’ai chez moi. Nos aïeux ont quand même connu 39-40 donc je n’aurai pas ça chez moi. Il faut bien qu’il y ait des collectionneurs”.
Ce que dit le Code pénal
Selon l’article 645-1 du Code pénal, la commercialisation d’objets nazis dans le cadre d’une vente publique est légale. En revanche : « Est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe le fait (...) , de porter ou d'exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant (…) les membres d'une organisation déclarée criminelle. »
Le commissaire-priseur se défend
Phillipe Casal , commissaire-priseur, souligne : “Je ne suis pas dans l’illégalité. Je ne vois pas pourquoi je devrai me soumettre à un diktat des minorités. Je vous rappelle que nous sommes en démocratie. En démocratie, c’est la majorité qui prend les décisions et non les minorités qui imposent leur point de vue, d’où le fait que, à partir du moment où je respecte la loi, je vends les objets qui me sont confiés par les clients”.
La colère de l'association Souvenirs Français
Pour autant même si la loi l’autorise, l’association Souvenirs Français ne cautionne pas la vente de ce type d’articles. Pierre Bouchet, président du Souvenir Français du Puy-en-Velay, s’inquiète : “Quand on voit la montée des extrêmes à travers le monde, on se pose des questions sur l’avenir d’un livre de la sorte. Va-t-il être exploité ? Par qui et comment ? Cela nous fait poser des questions”.
Ce lundi 20 janvier après-midi, le livre “Mein Kampf”, a été acheté pour 120 euros. L'acquéreur, n’était pas présent sur place, la vente s’est faite en ligne.