Après la crue du 17 octobre dernier, les dégâts sont colossaux en Haute-Loire : ils sont estimés entre 15 et 20 millions d'euros. Certains petits villages ont bien du mal à faire face. A l'est du département, la commune des Vastres a subi des dégâts qui dépassent le million d'euros, soit six fois le budget annuel de la collectivité.
"La pile tient par l'opération du Saint-Esprit. La structure entière du pont a bougé. Rien que pour ce pont, c‘est 400 000 euros de dégâts”, explique Jean-Luc Chambon, maire (SE) des Vastres, en Haute-Loire. Le 17 octobre dernier, le Lignon est monté de près de quatre mètres. Aux Vastres, le pont s'est retrouvé submergé et sa structure a été fortement endommagée. Le maire poursuit : "Tout fout le camp, l'eau a lessivé pas mal de joints, et l'eau est entrée à l'intérieur du pont. Ce sont des dégâts que l’on n’a pas vus depuis les années 80. On se retrouve avec des dégâts tellement énormes qu’on ne peut pas faire face seuls". Le maire a été contraint d’interdire l’utilisation de ce pont : “Là, c’est un mikado. Il suffit qu’une pierre bouge pour que tout s’effondre”.
Un détour obligatoire
Cet arrêté vise à protéger la centaine de véhicules qui empruntent normalement ce pont chaque jour. Mais comme Philippe, beaucoup d'agriculteurs s'inquiètent de voir la situation s'éterniser. Philippe Gulhot, agriculteur, souligne : “Ma femme travaille au Chambon-sur-Lignon, à 10 minutes d’ici. S’il faut faire le tour par là-haut, elle met une demi-heure. Ce sont des kilomètres en plus et des frais d’essence. J’ai des terrains de l’autre côté du pont. Mais un gars qui a 50 hectares de terrain ici, comment va-t-il faire ? Il doit faire 10 à 15 km de plus pour réaliser son travail. Il faudrait que le problème de ce pont soit résolu le plus tôt possible, avec une solution provisoire ou définitive”.
Un maire dans l'inconnu
Les dégâts ne se limitent pas à ce pont : d'autres ouvrages ont été détériorés et sur l'ensemble de la commune, près de 20 km de chemins ou de routes ont été arrachés. Jean-Luc Chambon insiste : “Il y a des chemins où tout le goudron a été arraché. Tout a été entièrement raviné”. Au total, les travaux représentent six fois le budget annuel de la collectivité. Elle a certes été reconnue en état de catastrophe naturelle mais les dossiers sont toujours en cours d'instruction. Le maire des Vastres rappelle : “En l’état actuel des choses, on ne sait absolument pas le degré et le montant des aides que l’on aura, ni quand. Cela devient problématique car on entre dans la période des budgets des communes”.
Cette décision risque de peser sur le budget de la commune, qui devra reporter certains investissements et recourir à l'emprunt. Contactés, les services préfectoraux assurent être pleinement mobilisées pour obtenir le plus rapidement possible la mise en œuvre des indemnisations.
Propos recueillis par Maxime Pitavy / France 3 Auvergne