“Tous les jours, je ne sais pas ce qui m’attend” : le cauchemar d’un élu victime d’usurpation d’identité

Depuis deux ans il ne cesse de recevoir des contraventions pour un véhicule qu'il ne possède pas : le maire de Saint-Pal-de-Senouire en Haute-Loire est victime d'une escroquerie de plus en plus courante, l'usurpation d'identité. Un cauchemar qui peut durer des années.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Aujourd'hui encore c’est avec la boule au ventre qu'Alain Fouillit va ouvrir sa boîte aux lettres, pour relever son courrier. Le maire de la commune de Saint-Pal-de-Senouire, en Haute-Loire, explique : “Dès que le facteur passe, je vais voir assez rapidement si j’ai une mauvaise nouvelle. C’est usant de presque veiller à chaque fois que le facteur passe pour voir ce qu’il y a dans la boîte aux lettres, si c’est un courrier d’huissier, une saisie administrative ou un PV”.  

"Que fait la justice ?" 

Victime depuis deux ans d’une usurpation d’identité, il a déjà reçu une petite dizaine de procès-verbaux pour un véhicule immatriculé en son nom dans la région parisienne. Une situation qu'il vit de plus en plus mal. Alain Fouillit raconte : “Tous les jours, je ne sais pas ce qui m’attend. Aujourd’hui, si cette personne vient à commettre un accident, à renverser une personne dans la région parisienne et la blesser gravement, j’ai peut-être les gendarmes qui vont frapper à ma porte, me mettre les menottes pour m’emmener en garde à vue et ensuite aller en prison. Le temps que la justice fasse son travail, je vais peut-être rester quelques années en prison. Aujourd’hui, ce qui m’interpelle, c’est qu’on a fait le nécessaire, on a déposé plainte. Que fait la justice ? J’ai écrit aux impôts mais ce n’a pas empêché, la semaine dernière, une saisie administrative sur mon compte”.  

Le soutien de sa fille

Bien qu’il ait porté plainte et fait de nombreuses démarches, Alain dit ne plus savoir quoi faire. Aujourd’hui sa fille tente de prendre le relais face à des administrations auprès desquelles il faut sans cesse renouveler la démonstration de l’usurpation. Justine Fouillit indique : “Là, c’est très bien. Les impôts ont bloqué les retraits sur les comptes. En attendant, ce sont des majorations, des prélèvements à la source, des courriers des assurances qui nous disent qu’on n’a pas de protection juridique car nos contrats ont changé, alors qu’ils n’ont jamais changé. Je ne sais plus quoi faire”.  

Environ 200 00 victimes d'usurpation d'identité par an en France

En France, les escroqueries de ce type sont de plus en plus nombreuses. On compte chaque année environ 200 000 personnes victimes d’usurpation d’identité, d'après le ministère de l'Intérieur. La dématérialisation des documents n’y serait pas étrangère. Maître Martine Gering-Joyce, bâtonnier à l'ordre des avocats, souligne : “Des tas d’organismes sollicitent la production d’une pièce d’identité en copie par mail, notamment tous les organismes qui font des prêts, les établissements bancaires et les organismes professionnels. Si la pièce part en courrier, le courrier peut également être volé. L’intérêt est d’éviter de transférer trop souvent sa pièce d’identité sous une forme ou sous une autre, ou alors, peut-être d’apporter la mention copie, qui est une des solutions”.  

Face à une présomption d’usurpation d’identité, il faut bien évidemment systématiquement déposer une plainte. L’usurpateur peut être puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. 

Propos recueillis par Laurent Cluzel / France 3 Auvergne 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information