En Haute-Loire, les sangliers sèment la zizanie entre agriculteurs et chasseurs

Les agriculteurs de Riotord en Haute-Loire ne supportent plus les dégâts causés par les sangliers dans leurs champs. Les chasseurs proposent de nourrir les animaux pour les éloigner des cultures.
 

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Sur la commune de Riotord en Haute-Loire, les agriculteurs font une tournée mercredi 13 mars pour constater les dégâts occasionnés par les sangliers. Ils sont encore passés par là il y a une dizaine de jours, comme en témoigne l'état de cette prairie, retournée par endroit.

"On va arranger un peu à la main" dit Philippe Massardier, agriculteur bio "puis on va essayer de semer un peu de la graine, mettre de la semence de prairie. Alors c’est du temps passé ; cumulé sur une année je pense qu’on doit passer 15 jours à réparer des dégâts de sangliers".

L'an dernier, 16 sangliers ont été tués dans la commune, pas assez pour les agriculteurs qui n'en peuvent plus car cela fait plus de 20 ans qu'ils subissent des dégâts et la situation s’aggrave. Ils accusent directement les chasseurs qui pratiqueraient, selon eux,  l'agrainage sauvage qui consiste à nourrir les sangliers avec du maïs.

Pour Philippe Chataing, un autre agriculteur : "Il y a forcément de l’agrainage. Il n’y a pas d’habitat naturel du sanglier à Riotord donc si ils veulent le maintenir sur place, ils sont obligés de lui donner à manger toute l’année, des pratiques formellement interdites puisque l’agrainage doit servir de manière dissuasive sur certaines périodes de l’année où il y a des récoltes plus fragiles".

Quelle solution ?


De leur côté, les chasseurs démentent : ils ne font pas d'agrainage sauvage mais ils ont proposé, à titre expérimental,  de nourrir de façon contrôlée les sangliers pour qu'ils restent dans la forêt. Gabriel Magnouloux, président de l'association communale de chasse donne un exemple : "Porter à manger aux sangliers sur les hauteurs et qu’ils y restent pour ne pas faire de dégâts aux agriculteurs. On propose ça pour une année et dans un an on se retrouve tous en Mairie pour voir s’il y a plus de dégâts ou moins. Il n’y a pas trop de dégâts dans les communes voisines, beaucoup moins que chez nous. A Dunières depuis 4-5 ans, ils ont l’autorisation, c’est pour cela qu’on voulait faire l’essai chez nous".

Pas efficace selon les agriculteurs qui ont rejeté la proposition, alors des battues administratives vont être organisées. L'an dernier, les indemnités versées par la fédération de chasse de Haute-Loire aux agriculteurs du département à cause des sangliers ont doublé et dépassé les 400 000 euros.
 
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