Une étude a été menée en 2024 sur la concentration en plastique du Léman. Après plus d'un an de recherches, les conclusions viennent d'être dévoilées : 100 tonnes de plastiques arrivent chaque année dans le lac. Un constat "alarmant" pour l'association pour la sauvegarde du Léman.
Il a fallu attendre douze mois pour mesurer précisément la concentration en plastique du Léman, qui sépare la Haute-Savoie et la Suisse. Le bureau d'études Earth Action a été mandaté par l'Association pour la sauvegarde du Léman (ASL) pour analyser les flux de plastiques du bassin-versant du lac.
Selon les conclusions de cette étude intitulée Léman Plastic Action, 100 tonnes de plastiques sont déversées chaque année dans le Léman. Un constat "alarmant" dénoncé par l'association qui propose plusieurs scénarios pour redresser la barre d'ici 2040.
Le secteur automobile, première source de plastique
L'association avait déjà relayé une étude réalisée en 2018. Celle-ci faisait état d'un apport annuel de 50 tonnes de plastiques. Depuis, les données ont été affinées. Et le dernier rapport en recense le double avec le détail des diverses sources.
L'un des enjeux de cette enquête était aussi de comprendre comment et d'où proviennent ces plastiques. "Les pertes peuvent être de divers types : abrasion, mauvaise gestion, contamination volontaire ou non, fuite accidentelle, ponctuelle ou involontaire, littering, fabrication de matériaux, perte lors de l’utilisation du produit", relate l'étude menée par Earth Action.
Mais selon le bureau d'études, le ruissellement des eaux sur les sols perméable est responsable "à hauteur de 83 % des cheminements des macro et microplastiques".
Ce rapport révèle également que le secteur le plus pourvoyeur de plastique n'est autre que l'automobile (33 %), notamment avec les microplastiques issus de "l'abrasion des pneus", détaille Suzanne Mader-Feigenwinter, secrétaire générale de l'Association pour la sauvegarde du Léman (ASL).
Le secteur de la construction (24 %) et des infrastructures publiques (11 %) sont eux aussi des sources de déchets conséquentes. Suivent ensuite les macroplastiques émis par les secteurs du tabac et de l'agroalimentaire.
"Réduire de 75 %" la concentration de plastiques d'ici 2040
Face à ce constat, l'association de sauvegarde du Léman alerte sur les enjeux environnementaux, à l'instar de la préservation de la biodiversité ou encore des risques sanitaires sur l'homme. "Il faut changer les comportements et changer l'utilisation des plastiques, que ce soit en amont ou par la suite", prévient Suzanne Mader-Feigenwinter.
Dans cette optique, l'étude Léman Plastic Action expose huit scénarios pour réduire de 75 % la présence de plastiques dans le Léman d'ici 2040. Son approche combine ainsi "réduction à la source, amélioration de la gestion en fin de vie des produits et changements de comportements individuels et collectifs".
L'Association pour la sauvegarde du Léman organise avec l'Université de Genève une conférence publique gratuite le 18 mars prochain sur le campus Biotech de Genève. De nombreux spécialistes de la pollution plastique seront présents pour évoquer et échanger sur les différents scénarios proposés par l'ASL.