Trois alpinistes d'une même cordée sont morts ce jeudi matin sur le secteur des Dômes de Miage, à environ 3.600 mètres d'altitude, dans le massif du Mont-Blanc.
Ils n'étaient pas encadrés par une guide de haute montagne et auraient chuté dans une crevasse à la descente, a indiqué la préfecture de Haute-Savoie. C'est le Peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) de Chamonix qui s'est chargé des secours dans la matinée.
Le Massif du Mont-Blanc est sur-fréquenté cet été, raison pour laquelle la préfecture de Haute-Savoie restreint l'accès de l'itinéraire classique de l'Aiguille du Goûter, depuis le 14 juillet. La cordée accidentée n'avait pas emprunté cette voie. Mais en raison des restrictions, "les courses se reportent sur les autres secteurs", explique Pascal Favier, directeur de l'office du tourisme des Contamines Montjoie, commune sur laquelle s'est produit l'accident.
"Cette course dure deux jours, via le refuge des Conscrits, avec 2.500 mètres de dénivelé et monte jusqu'à 3.600 mètres d'altitude. Elle peut être piégeuse. Il y a un passage délicat avec de la glace et il faut prendre toutes les mesures de précaution. Aujourd'hui, certains abordent la montagne de façon un peu dilettante", ajoute-t-il. Depuis le début de la saison estivale en juin, les activités de montagne ont emporté 18 personnes en Haute-Savoie - huit rien que sur le massif du Mont-Blanc -, selon la préfecture.
L'été dernier, 14 personnes sont mortes (contre 9 en 2016) et deux ont été portées disparues sur les voies d'accès au Mont-Blanc, toit de l'Europe occidentale culminant à 4.810 mètres. Face à cette succession de décès, souvent liés à des imprudences ou une inexpérience de la haute montagne, le maire de Saint-Gervais Jean-Marc Peillex avait pris un arrêté municipal en août 2017, obligeant tout alpiniste empruntant la voie du Goûter, dite "voie royale", à être suffisamment équipé - la liste du matériel obligatoire était fournie en annexe.
Interrogé, M. Peillex a relevé que, "bien évidemment, cet accident est dramatique, mais il relève davantage du risque lié à la haute montagne que du refus de respecter les règles de bonne pratique".