"Je ne suis pas sûr de tenir" : à cause d’une "erreur technique", cet enseignant n'a pas été payé depuis deux mois

Professeur au collège du Val des Usses à Frangy, en Haute-Savoie, Jordan Chenu n’a pas reçu de salaire depuis fin septembre. Le rectorat plaide une "erreur technique", mais ces manquements ne seraient pas rares chez les contractuels, dénonce un syndicat enseignant.

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Chaque jour, Jordan Chenu parcourt 70 kilomètres pour se rendre au collège où il enseigne, à Frangy, en Haute-Savoie. Entre le train et la voiture, il dépense environ 200 euros par mois "rien que pour aller travailler". 

Pourtant, ce professeur d'histoire-géographie n'a pas touché de salaire depuis la fin du mois de septembre à cause d'une erreur administrative à la suite de sa mutation entre l'académie de Versailles et celle de Grenoble à la rentrée.

Soutenu par les parents d'élèves

Aidé financièrement par sa compagne, il continue à venir travailler malgré la fatigue qui s'accumule. "Je suis dans un état d'épuisement tel qu'un mois de plus comme ça, je ne suis pas sûr de tenir, témoigne Jordan Chenu. Mais c’est aussi au nom de tous ceux qui subissent ce genre de chose que je me bats. Et grâce aux collègues, car sans eux, je ne serais pas arrivé jusque-là." Pour tenter de régulariser sa situation, ses collègues et des parents d'élèves ont manifesté à ses côtés.

Contacté, le rectorat plaide "une erreur technique exceptionnelle liée à la transmission de son dossier entre deux académies". Mais pour le syndicat Snes-FSU, ces problèmes ne sont pas rares chez les contractuels de l'Éducation nationale.

"Il y a souvent des soucis liés à des retards de signature de contrat, des pièces manquantes, un service de gestion, énumère François Lecointe, secrétaire général du Snes-FSU de l’académie de Grenoble. Il faut aussi avoir conscience qu’on a un service de gestion au niveau administratif lié à tous ces contractuels qui augmente d’année en année et qui n’a pas les moyens suffisants."

En attente de deux mois de salaire, le professeur a touché un acompte de 1 650 euros. Le rectorat lui a promis que les salaires lui seront intégralement versés lors de la prochaine paie, le 20 décembre.

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