Repreneur d'Alpine Aluminium et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Frank Supplisson condamné à 3 ans de prison

Vendredi 31 janvier, Frank Supplisson, le repreneur d’Alpine Aluminium à Cran-Gevrier (Haute-Savoie), a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis pour "escroquerie" et "altération frauduleuse de la vérité" par le tribunal correctionnel d’Annecy.

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"C’est la fin de quelque chose, ça va nous faire du bien de ne plus y penser". Pour les anciens employés d’Alpine Aluminium, parties civiles lors du procès qui s’est tenu mardi 28 janvier au tribunal correctionnel d’Annecy, ce jugement est un soulagement.

Frank Supplisson, repreneur en 2019 de cet ancien fleuron industriel de Cran-Gevrier (Haute-Savoie), a été condamné ce vendredi 31 janvier pour les chefs d’"escroquerie" et d'"altération frauduleuse de la vérité dans un écrit" à trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pourrait bénéficier d'un aménagement de peine avec un bracelet électronique. Il écope également d’une amende de 10 000 euros, d’une inéligibilité de cinq ans, ainsi que de l’interdiction de gérer, d’administrer ou de diriger une entreprise pendant 15 ans.

De faux engagements pris devant le tribunal de commerce d'Annecy

Enfin, l’homme d’affaires a l’obligation de payer les sommes dues au Trésor public et aux parties civiles. Il devra verser 1 000 euros au titre du préjudice moral ainsi qu'une somme forfaitaire de 11 000 euros à chacune des 22 parties civiles jugées recevables. La présidente a indiqué que le tribunal avait étudié la phase préparatoire qui a précédé la validation de l'offre de reprise et estimé que des faux engagements ont été pris intentionnellement pour pouvoir emporter l'offre.

Pour rappel, en décembre 2019, Frank Supplisson et son associé Alain Samson remportent la cession du groupe sidérurgique du bassin annécien. Les deux hommes s'engagent alors à maintenir sur site des activités industrielles en lien avec l'aluminium et à préserver une cinquantaine d'emplois. Mais la plupart se sont vus proposer une rupture conventionnelle dans les deux ans suivant la reprise, engageant la bataille judiciaire des ex-salariés.

Ce n'est pas simple quand on a été entrepreneur une bonne partie de sa vie.

Me Cécile Pesson, avocate de Frank Supplisson.

Frank Supplisson "est sous le choc de cette peine", indique Me Cécile Pesson, avocate de l'homme d'affaires. "Le tribunal a intégralement suivi les réquisitions du ministère public et a retenu cette peine d'interdiction de gérer, ce qui est quelque chose d'infamant pour mon client qui va devoir réorganiser sa vie professionnelle. Ce n'est pas simple quand on a été entrepreneur une bonne partie de sa vie."

Alain Samson relaxé

L'associé de Frank Supplisson, Alain Samson, jugé pour le seul chef d'"escroquerie" a, quant à lui, été relaxé. Pour rappel, le parquet avait requis à son encontre deux ans de prison avec sursis, une amende de 200 000 euros et l'interdiction de gérer une entreprise commerciale pendant 10 ans et cinq ans d'inéligibilité. "Je suis mitigé, la relaxe de Monsieur Samson me laisse un goût amer. Les deux ont un lien, ce sont tous les deux des escrocs", réagit un ex-salarié, "La culpabilité de Supplisson me satisfait, mais nous en étions convaincus dès le début."

Pour rappel, avant la reprise d'Alpine Aluminium par l'homme d'affaires français, les employés militaient pour une reprise par le groupe grec Cosmos. Celui-ci prévoyait de reprendre l'ensemble du personnel et de poursuivre l'activité. Le tribunal de commerce d'Annecy en avait alors décidé autrement.

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