Jusqu'au 22 mai, une opération de nettoyage des eaux peu profondes a commencé sur cinq plages du lac d'Annecy. Objectif : déloger la puce du canard, un parasite envahissant à l'origine de piqûres qui provoquent boutons et démangeaisons chez les baigneurs.
Elle se cache dans les eaux cristallines du lac d'Annecy, à l'affût d'un hôte au sang chaud. Invisible à l'œil nu, la puce du canard patiente, abritée par un petit mollusque dans le substrat des eaux peu profondes.
Elle attend le mois de juin pour sortir et se réfugier dans le duvet des canards. Manque de chance pour les baigneurs, elle se trompe souvent d'hôte et finit par se loger dans la peau des humains.
"Ça crée des démangeaisons, des petits boutons, un peu comme des piqûres de moustique", témoigne un habitué du lac. "Ça gratte, ça démange, c'est très désagréable. Ça peut durer une dizaine de jours", continue ce baigneur.
"L'an passé, après une baignade vers la plage de l'Impérial, un jour après, j'en étais miné, j'en avais au moins une douzaine. J'ai mis un gel d'aloe vera pour éviter de me gratter", raconte un autre homme.
Un engin amphibie pour déloger la puce
Depuis une vingtaine d'années, le syndicat intercommunal du lac d'Annecy lance donc chaque année en mai une campagne de chasse à la puce de canard, appelée scientifiquement "cercaire".
Olivier Cambray, de la société Elia&Co, pilote un engin un peu spécial que vous pouvez voir ces jours-ci manœuvrer sur les plages d'Annecy. "Le but, c'est de gratter le fond pour casser la maison du parasite, je gratte le substrat au fond de l'eau pour faire sortir le parasite. Dès qu'il est libéré, il a une durée de vie de trois heures", explique-t-il.
L'opération consiste donc à éradiquer les limnées, des petits escargots qui hébergent la puce. "Il y en a 100 à 150 au mètre carré", indique Pierre Bruyère, le président du syndicat intercommunal du lac d'Annecy (SILA).
Ces limnées "ont un pouvoir de diffusion extrêmement important puisqu'un seul mollusque peut libérer plus de 2000 puces", poursuit Pierre Bruyère. Grâce à cette machine qui ratisse le fond, "les densités de mollusques sont réduites de 80 à 90 %".
Se doucher et bien se sécher
L'opération est menée une fois par an et coûte environ 30 000 euros au syndicat intercommunal. Elle a lieu cette année du 2 au 22 mai.
"Depuis que l'on fait ce traitement sur les 5 plages (notamment Albigny et l'Imperial, Sevrier plage et le clos Berthet) on a un abaissement très important du nombre de piqûres", rassure le président du SILA.
Les piqûres ne sont pas dangereuses pour l'homme mais peuvent s'avérer très désagréables. Pour éliminer les larves et les puces, il est recommandé de se doucher après la baignade et de se sécher vigoureusement.