Depuis le 9 janvier, des casernes de pompiers de Haute-Savoie étaient en grève pour protester contre un projet de réorganisation du temps de travail et la suppression annoncée du 13e mois. Les syndicats autonomes ont annoncé mettre fin au mouvement le 13 janvier dernier après avoir obtenu le maintien de la prime.
Après quatre jours de grève, les pompiers de Haute-Savoie ont obtenu le maintien de la prime du 13e mois. Pour le syndicat SPP-PATS 74 et son président Adrien Pedel, "c'est une réaction positive de la direction".
Surtout, les sapeurs-pompiers se félicitent d'avoir obtenu un engagement écrit de la part du président du conseil d'administration afin de solliciter les autorités pour "régulariser réglementairement le versement de la prime de 13e mois". La Chambre régionale des comptes, dans un rapport de 2022, recommande toujours la suppression de la prime du 13e mois.
Les deux organisations syndicales des soldats du feu avaient été reçues le 10 janvier par le préfet de Haute-Savoie, le président du conseil d'administration du SDIS ainsi que Nicolas Marillet, directeur et chef de corps départemental. Selon les syndicats, les principaux centres du département recensaient plus de 70 % de grévistes notamment à Annecy et Annemasse.
Clause de revoyure en septembre
L'autre point de tension concerne la réorganisation des casernes. Depuis le 1er janvier, un nouveau règlement modifie la répartition des équipes des 83 centres de secours en Haute-Savoie. La direction du SDIS prévoit plus de pompiers en journée et moins en soirée.
Face à la grogne des pompiers, la direction a annoncé "la mise en place d’indicateurs de suivi permettant d’évaluer l’efficacité des nouveaux règlements" ainsi qu'une clause de revoyure en septembre selon les syndicats. "On reste préoccupés et vigilants'", affirme Adrien Pedel du SPP-PATS 74.
La direction justifie ce changement en raison du plus grand nombre d'interventions la journée. "Nos interventions ont lieu essentiellement le jour : 75 % des interventions ont lieu entre 7 heures et 22 heures", assurait début janvier, Nicolas Marillet, directeur du Service départemental d’incendie et de secours de Haute-Savoie (SDIS 74).
Les soldats du feu dénoncent ces baisses d'effectifs la nuit, risquant selon eux d'allonger les délais d'intervention. "Même si un outil statistique affirme qu'on a besoin de moins de pompiers pendant la nuit, les catastrophes et les sinistres, ça ne se prévoit pas", souligne Adrien Pedel.
Il pointe un risque de "rupture opérationnelle" qui inquiète ses confrères. "Le problème ce n'est pas d'avoir 150 pompiers disponibles la nuit mais d'en avoir 20 qui peuvent être immédiatement mobilisés lors d'un sinistre", ajoute-t-il.