Treize membres du personnel de l'hôpital privé des Pays de Savoie d'Annemasse ont été victimes d'une agression ce mercredi soir au service des urgences. Les deux suspects contestent les faits, expliquant "n'avoir fait que se défendre".
Les deux frères suspectés d'avoir agressé une dizaine de soignants à l'hôpital privé des Pays de Savoie (HPPS) d'Annemasse ont été placés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur garde à vue, dans l'attente de leur audience de comparution immédiate ce lundi 13 janvier, a annoncé ce samedi le procureur de la République de Thonon-les-Bains, Xavier Goux-Thiercelin. Tous deux contestent la version des faits du personnel de l'hôpital.
L'un des deux hommes, blessé, s'était présenté aux urgences de l'HPPS avec son frère ce mercredi 8 janvier aux environ de 23 heures "pour être pris en charge à la suite de blessures intervenues dans le cadre de son travail", fait savoir le procureur dans un communiqué.
Selon les témoignages du personnel de l'hôpital, le frère du blessé, "mécontent des modalités et de la durée de prise en charge, a alors invectivé une aide-soignante, l’a accusée gratuitement d’être en état d’ébriété et l’a bousculée."
Une infirmière du service est intervenue, demandant au frère du blessé "de quitter la zone de soins, dans laquelle il était entré sans autorisation, ce qu’il a refusé de faire, tirant l’infirmière par les cheveux et la poussant au niveau des épaules", détaille encore le magistrat.
Treize victime parmi le personnel de l'hôpital
D'autres membres du personnel, hors service, présents pour le repas de Noël organisé ce jour-là, "se sont alors interposés et ont reçu des coups et subi des violences de la part des deux individus." Treize victimes ont été recensées parmi le personnel de l'hôpital, dont 12 ont fait l'objet d'incapacités de travail (ITT) comprises entre 1 et 6 jours. Certaines ont subi des violences physiques et d'autres un choc psychologique.
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Les deux agresseurs ont quitté l'hôpital avant l'arrivée de la police mais se sont présentés le lendemain matin au commissariat d’Annemasse "pour se plaindre des conditions de leur admission à l’hôpital et d’un refus de soin", selon M. Goux-Thiercelin. Ils ont alors été placés en garde à vue.
Entendus par les policiers, ils ont contesté la version des faits rapportée par le personnel de l'hôpital et "critiquent les conditions de leur prise en charge au regard des blessures présentées par l’un d’entre eux." Le frère du blessé aurait "été pris à partie après avoir fait remarquer à une soignante qu’elle sentait l’alcool" et les deux hommes disent avoir été "molestés par plusieurs personnes et n’avoir fait que se défendre", rapporte le procureur.
Comparution immédiate lundi
A l’issue de leur garde à vue, ce samedi, les suspects ont été déférés au tribunal judiciaire de Thonon-les-Bains. Ils seront jugés lors d'une audience de comparution immédiate fixée ce lundi 13 janvier. Dans l’attente de l’audience, ils ont été placés sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention.
Le ministre de la Santé Yannick Neuder s'est rendu ce samedi à l'HPPS d'Annemasse à la suite de cette agression pour rencontrer le personnel de l'hôpital ainsi que la direction. "On ne peut pas avoir un système de santé qui ne prenne pas soin de ses soignants et qui ne protège pas ses soignants", a-t-il déclaré, affichant sa volonté que les victimes d'agression puissent déposer plainte "sous forme d'anonymat" afin d'éviter "qu'il y ait des représailles sur les soignants eux-mêmes, sur leur famille, sur leurs enfants, leurs parents."