En octobre, les Genevois éliront leur nouveau parlement. La campagne bat son plein en ce moment et pas uniquement à Genève. Le Parti Démocrate Chrétien, par exemple, vient courtiser ses compatriotes qui vivent de l'autre côté de la frontière en France voisine.
"Pour moi, Annemasse, c'était le Bronx, c'était passer de l'autre côté du rideau de fer, je n'y allais jamais!". Il y a près d'un an, Antoni Mayer ne connaissait rien d'Annemasse, ni de ses alentours. Il avait même quelques préjugés.
A la veille de sa retraite, il a "fait le grand saut vers l'étranger", en France. Il n'avait pas vraiment le choix, son logement au centre-ville de Genève lui coûtait près de 4000 euros. Depuis son installation, son point de vue s'est affiné: "En réalité, on est dans le Grand Genève, ce n'est plus un projet, c'est une réalité".
Comme Antoni, les Genevois sont de plus en plus nombreux à s'expatrier de l'autre côté de la frontière, fuyant une ville devenue résolument trop cher. Ils représentent parfois jusqu'à 15% de la population des villages français qui entourent Genève. Autant d'électeurs et de candidats potentiels pour les partis politiques suisses, qui viennent faire campagne et recruter jusqu'en France.
Thème de prédilection, "le vivre ensemble", qui prend sans doute tous son sens dans une agglomération transfrontalière où les emplois sont en Suisse et les logements en France. Aux élections du parlement cette année, le Parti Démocrate Chrétien, comme cinq autres partis, présentent des candidats expatriés, façon de faire entendre leur voix devant un Grand Conseil, sleon eux "très auto-centré sur la seule place du Mollard et l'hypercentre genevois".