Dans un contexte général de hausse du chômage en Suisse, Genève s'en sort plutôt bien avec une baisse significative en février 2016. Une embellie qui profite à de nombreux travailleurs frontaliers. Ce qui n'est pas du goût du parti populiste qui souhaite que les entreprises embauchent "local".
Ils sont toujours plus nombreux à franchir la frontière pour aller travailler à Genève, pas loin de 100.000 travailleurs actuellement. Des transfrontaliers qui profitent de la bonne santé de l'agglo helvète. En février 2016, le chômage a même baissé dans la cité de Calvin.
Si le secteur de l'industrie horlogère marque un peu le pas, à cause du franc fort qui ne favorise pas les exportations, les bons résultats du secteur de la restauration compense largement: le personnel y a augmenté de 15% durant l'année écoulée!
Mauro Poggia, le ministre de l'emploi Genevois, issu du parti populiste MCG, prône ouvertement l'embauche d'un Suisse plutôt que d'un étranger à compétence égale. A ce titre, il ne voit pas d'un très bon oeil l'augmentation du nombre de travailleurs français à Genève et se dit déçu du comportement des entreprises de son Canton.
Jean-François Besson, représentant du Groupement Transfrontalier Européen, dénonce ces propos discriminatoires. S'il comprend très bien que l'on favorise la formation (notamment) des chômeurs locaux, il met en garde contre l'attitude populiste qui, en mettant en avant une préférence nationale voire cantonale, "dresse les communautés les unes contre les autres".
Reportage Serge Worreth, Ingrid Pernet-Duparc