Un nouveau retrait-rappel de reblochons est effectué par l'entreprise Chabert, a indiqué vendredi le ministère de l'Agriculture, qui a également annoncé des progrès dans l'enquête sur le fromage contaminé à la bactérie Escherichia Coli O26.
Les nouveaux lots incriminés concernent des fromages entiers AOP Reblochon laitier au lait cru vendus sous les marques Campagne de France, Chabert "Le Cervens", Les Glières, et Maison des Gourmets, vendus dans les enseignes Système U, Casino, Carrefour, Cora/Match, avec l'estampille FR 74. 303.050 CE avec pastille caséine rouge.
Un autre lot concerne des demi-fromages AOP Reblochon laitier au lait cru vendus sous marques Alpi, Auchan Mmm !, Chabert, Reflets de France, Saveur de nos régions, Netto et Terrier, chez les enseignes Aldi, Auchan, Carrefour, Casino, Système U, Intermarché et Lidl, avec l'estampille FR 74.289.050 CE avec pastille caséine rouge.
Un numéro vert est ouvert aux consommateurs sept jours sur sept de 9H00 à 20H00, le 0800.94.52.35.
"Toutes les productions de fromages issues du premier élevage identifié comme contaminé ont été retirées du marché lors des précédents rappels. Le second élevage concerné, amène l'entreprise à procéder, par mesure de précaution, à un retrait-rappel complémentaire. Le lait de ces deux élevages est exclu de toute fabrication de fromages au lait cru", a indiqué l'entreprise Chabert dans un communiqué.
En mai et juin, Chabert avait procédé au rappel de tous les fromages pouvant avoir été contaminés par l'Escherichia coli, d'abord en France puis en Allemagne et Espagne.
Des élevages "sous surveillance étroite"
Ce deuxième élevage a fourni une autre usine que celle de Cruseilles (Haute-Savoie), en l'occurence dans la commune voisine de Villaz (Haute-Savoie), du 3 au 30 avril dernier.
L'objet du rappel annoncé ce vendredi concerne environ 10 tonnes de fromage, lesquelles s'ajoutent aux 329 tonnes déjà potentiellement concernées par le rappel précédent, mais dont seule une petite partie a vraisemblablement été touchée, selon M. Evain.
"Depuis l'opération de retrait-rappel généralisé du 14 mai, l'ensemble des 28 élevages fournisseurs de lait pour la fabrication de reblochon dans l'usine de Cruseilles (Haute-Savoie) a été mis sous surveillance renforcée", a indiqué à l'AFP M. Evain.
"On ne peut pas exclure", selon M. Evain que la bactérie E. coli O26 soit retrouvée dans d'autres élevages.
"Les 28 élevages font l'objet de prélèvements chaque jour", souligne M. Evain, qui relève que la découverte dans le deuxième élevage est toute récente, "alors que la crise remonte déjà à quelques semaines".
Les 28 élevages fournisseurs de Chabert "restent sous surveillance étroite", a assuré M. Evain, selon qui les deux élevages touchés par la bactérie "vont faire l'objet d'un audit sanitaire approfondi".
Depuis le début de la crise, à la mi-mai, l'ensemble des élevages continuent à fournir Chabert, qui fabrique du lait, mais du lait thermisé, et donc pas de fromages au lait cru, a-t-on indiqué au ministère.
D'une façon générale, les autorités sanitaires rappellent que le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; il faut préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé.
L'enquête avance
L'enquête sur le reblochon contaminé a connu une avancée majeure : la bactérie Escherichia Coli O26, qui a rendu malade des enfants, a été détectée dans deux élevages laitiers fournisseurs des établissements Chabert, où les investigations vont toutefois se poursuivre.
Le nombre de malades n'a pas évolué depuis le 15 juin 2018, date de la dernière mise à jour effectuée par Santé Publique France.
Ce jour-là, l'agence de surveillance sanitaire avait indiqué que la "même souche d'E. coli O26" avait rendu malades 12 enfants ayant tous consommé du reblochon, dont un qui a succombé, sans toutefois attribuer formellement le décès de cet enfant au fromage.
"Il y a une forte probabilité que ces deux élevages aient pu être les producteurs du lait qui a fabriqué des reblochons" ayant rendu malades les enfants, "mais on ne peut pas l'affirmer avec certitude", a indiqué à l'AFP Loïc Evain, directeur général adjoint de la DGAL (Direction de l'Alimentation), qui dépend du ministère de l'Agriculture.
Des analyses complémentaires doivent être menées pour s'assurer qu'il s'agit de la même souche.