Le 29 mai, le tribunal correctionnel d'Annecy avait condamné le directeur de la rédaction de la chaîne d'information et un de ses journalistes pour "recel de violation du secret de l'instruction", après la publication de plusieurs photos de la tuerie. Le parquet requiert la confirmation de l'amende.
Le parquet général a requis, mercredi 20 janvier, la confirmation de la condamnation à 10 000 euros d'amende chacun, infligée au directeur de la rédaction de BFMTV et à son journaliste, Dominique Rizet, pour avoir publié des photos de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie. La cour d'appel de Chambéry a mis sa décision en délibéré au 10 février à 14 heures.
>>> Revoir : La longue, très longue enquête sur la tuerie de Chevaline
Le 29 mai, le tribunal correctionnel d'Annecy a condamné le directeur de la rédaction de BFMTV, Hervé Beroud, et Dominique Rizet à 10 000 euros d'amende chacun pour recel de violation du secret de l'instruction. Mais il les avait relaxés des délits d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre et de reproduction illicite d'une scène de crime. Les prévenus, ainsi que le parquet, avaient fait appel de cette condamnation.
Les prévenus plaidaient la liberté d'informer
A l'audience, mercredi, l'avocate générale a estimé que Hervé Beroud, et Dominique Rizet s'étaient bien rendus coupables de "recel de violation du secret de l'instruction". Elle a aussi réclamé l'infirmation de leur relaxe en première instance, pour "reproduction illicite d'une scène de crime".Le premier cliché incriminé montrait la famille britannique al-Hilli au complet avant la fusillade dont elle a été victime le 5 septembre 2012. Les deux autres montraient des scènes du crime de Chevaline, lors duquel Saad al-Hilli, un ingénieur britannique d'origine irakienne, âgé de 50 ans, avait été tué de plusieurs balles avec sa femme et sa belle-mère, dans leur voiture, sur une petite route forestière.
Sur ces deux clichés, on voyait la BMW de la famille et le corps d'un cycliste français, probable victime collatérale, gisant à terre, tué de plusieurs balles. Le journaliste Dominique Rizet avait présenté et commenté les photos, diffusées en exclusivité par BFMTV, à l'antenne. Les prévenus avaient plaidé la liberté d'informer.