Un homme d'une soixantaine d'années, soupçonné d'"entrave à la circulation des véhicules sur la voie publique", a été interpellé, samedi 25 janvier, par les gendarmes de la Haute-Savoie. Depuis près de trois mois, il aurait "semé" des vis sur une route de village, crevant les pneus d'une vingtaine de véhicules au total.
C'est la fin d'un calvaire pour les habitants du petit village de Thusy, en Haute-Savoie. Ce samedi 25 janvier, un homme d'une soixantaine d'années a été interpellé par la communauté de brigades (COB) de la gendarmerie d'Annecy-Meythet. Il est notamment suspecté d'avoir crevé les pneus d'une vingtaine de véhicules, après avoir jeté des vis sur une route du village.
Les premiers faits remontent à début novembre 2024. Des automobilistes de la petite commune de Thusy qui se plaignent de crevaisons à répétition survenues sur le discret chemin des Bettes. Puis, les plaintes se succèdent pour les mêmes motifs dans les bureaux de la communauté des brigades de gendarmerie de Meythet et de La Balme-de-Sillingy.
Caméra de chasse et râteau aimanté
"Quand vous vous levez le matin et que vous partez au travail en voiture ou tout simplement pour aller faire vos courses, qu'après avoir fait quelques centaines de mètres vous vous apercevez que vos pneus sont crevés, ça devient vite la galère et notamment quand il s’agit des quatre en même temps", raconte Joël Contal, capitaine adjoint de la compagnie de gendarmerie départementale d'Annecy.
C'est au final 18 faits de crevaison qui sont rapportés par les usagers de la route, entre le 7 novembre 2024 et le 23 janvier 2025. Une situation des plus stressantes pour les quelque 1 200 villageois. Si bien qu'ils décident de se mobiliser : un groupe WhatsApp est créé pour s'échanger des indices, certains confectionnent même "un râteau aimanté construit artisanalement" pour retirer toutes ces vis de la route.
"Au bout de quelques semaines, les habitants découvraient régulièrement plusieurs centaines de vis éparpillées sur la voie publique, sans pour autant comprendre ce phénomène mystérieux", poursuit le gendarme.
Excédée, une des victimes décide alors de dissimuler une caméra de chasse : "C'est grâce à cela que le malfaiteur a finalement été démasqué", explique Joël Contal.
Le suspect nie les faits
Les autorités décident alors de placer en garde à vue ce présumé "sériel cloueur" comme le surnomme le capitaine de gendarmerie. Le suspect qui n'habite pas sur la commune, n'a pas nié sa présence régulière dans le secteur car, selon lui, il y "promène ses chiens".
Lors de son audition, il a nié les faits. Mais une perquisition menée à son domicile a permis de découvrir une "bonne quantité de vis" qui "correspondent à celles retrouvées dans les pneus crevés".
"Le mystère reste entier sur ses motivations", indique Joël Contal. Le suspect devra s'en expliquer devant le tribunal judiciaire d'Annecy le 10 mars prochain. Les délits d'"entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique" sont passibles de deux ans de prison et de 4 500 euros d' amende.