A partir du 5 novembre et jusqu'au 5 février 2012, le Musée de Grenoble présente un Gauguin inconnu.
Grenoble : Gauguin pile et face
Pour la première fois et pour trois mois seulement, le musée de Grenoble expose un tableau de Paul Gauguin méconnu du grand public, appelé La Rivière Blanche, habituellement "caché" au revers d'une toile plus célèbre .
Pour la première fois et pour trois mois seulement, le musée de Grenoble expose un tableau de Paul Gauguin méconnu du grand public. Appelé La Rivière Blanche, il est habituellement "caché" au revers d'une toile plus célèbre. Un chef d'oeuvre peut en cacher un autre.
Peint en 1888 lors du second séjour de Gauguin à Pont-Aven (Finistère), cette oeuvre n'avait jamais été présentée au public depuis une exposition à Winterthur (Suisse) en 1916. Elle est en effet peinte au revers d'une oeuvre plus connue, Le Portrait de Madeleine Bernard, qui a participé à 22 expositions en Europe, en Amérique et en Asie depuis son arrivée à Grenoble.
"Il n'est pas exceptionnel de voir un artiste s'essayer au revers de sa toile mais il s'agit alors souvent d'une ébauche, d'une esquisse ou d'un tableau inachevé", explique Hélène Vincent, conservateur en chef du musée de Grenoble. "Or, il s'agit ici d'un paysage complet, abouti", souligne-t-elle.
Gauguin a vraisemblablement utilisé les deux faces d'une même toile pour des "raisons
économiques", soit parce qu'il manquait d'argent pour acheter une autre toile, soit parce qu'il n'avait pas trouvé de toile à Pont-Aven à cette époque, selon Mme Vincent.
La Rivière Blanche, qui représente une vue sur l'Aven, aurait été peinte en juin
1888 tandis que la réalisation du Portrait de Madeleine Bernard daterait du mois
d'août 1888.
Le tableau avait été acquis en 1923 pour 20.000 francs par le conservateur du
musée de Grenoble Andry-Farcy, lequel se vantait d'avoir acheté deux tableaux "au prix de 10.000 francs chacun".
Côté pile , la Rivière Blanche peinte en juin 1888 à Aven.
Côté face, le Portrait de Madeleine Bernard peinte verticalement en aout 1888.
A l'occasion de l'exposition (du 5 novembre au 12 février), les deux faces seront
visibles grâce à un cadre spécial. Madeleine Bernard, peinte verticalement, apparaît
"couchée" pour permettre au public de contempler La Rivière Blanche, peinte horizontalement.