A l'extrême droite de l'échiquier politique, le bloc identitaire a mené une action à Saint-Martin-le-Vinoux.
Extrême droite contre mosquée St Martin le Vinoux
La ville de Saint-Martin-le-Vinoux, en banlieue grenobloise, a été le théâtre d'une action revendiquée par un groupe d'extrême droite islamophobe. Ces activistes, opposés notamment à la construction d'une mosquée, ont rebaptisé certaines rues de la ville.
Connu pour ses actions aux relents racistes, comme l'apéro "pinard-saucisson" à l'heure de la prière musulmane, le bloc identitaire a une nouvelle fois "frappé". Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre, il s'en est pris à la commune de Saint-Martin-le-Vinoux dans l'agglomération de Grenoble.
Au moment où les travaux d'une mosquée avancent, les rues ont été rebaptisées : "rue de la Mosquée", "rue de la burqua", ou encore "rue du halal".
Habitué des coups médiatiques, le bloc identitaire a revendiqué son action sur son site internet et publié une vidéo dans la foulée. Une information reprise assez rapidement par l'agence Novopress.info.
Les représentants musulmans s'en sont émus notamment sur le site trouvetamosquée.fr dénonçant "l'axe politique de ce groupe (à savoir) l'islamophobie, avec pour principe l'incitation à la haine".
La mosquée de Saint-Martin-le-Vinoux en Isère est un projet évoqué depuis le début des années 2000.
En vidéo, le reportage de Patrice Morel & Vincent Habran
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AFP
La petite ville de Saint-Martin-le-Vinoux, en Isère, s'est réveillée vendredi "Saint-Martin-la-Mosquée" avec une "rue de la charia" ou "des infidèles", des militants d'extrême droite ayant modifié l'affichage urbain dans la nuit pour dénoncer la construction d'une mosquée.
"C'est pour alerter les habitants de Saint-Martin-le-Vinoux de l'islamisation de leur ville, et plus largement, du bassin grenoblois, que les Identitaires ont mené cette opération", écrit le mouvement du Bloc Identitaire dans un communiqué diffusé vendredi matin.
Un énorme autocollant a ainsi été apposé sur le panneau de la rue Félix Faure, renommée "rue de la Charia", tandis que le nom de cette commune de l'agglomération grenobloise était transformé en "Saint-Martin-la-Mosquée".
"Ce sont des gens extérieurs à la commune et qui n'en connaissent pas la réalité sociologique", a dénoncé le maire PS Yannick Ollivier.
"Il est normal qu'une communauté qui a envie de pratiquer sa religion dispose d'un lieu de culte pour le faire", a-t-il continué.
Dans l'attente de l'achèvement des travaux de construction de leur mosquée, les musulmans de Saint-Martin-le-Vinoux prient actuellement dans le gymnase intercommunal. Auparavant, ils avaient été accueillis dans les salles de catéchisme de l'église locale.
M. Ollivier a indiqué à l'AFP qu'il n'avait pas l'intention de porter plainte contre cette action du Bloc identitaire "pour ne pas leur donner plus d'importance qu'ils n'en ont".
Fondé en 2003 sur les cendres d'Unité Radicale, groupuscule d'ultra-droite dissous après l'attentat manqué de Maxime Brunerie contre Jacques Chirac, le Bloc Identitaire est spécialisé dans l'activisme sur internet et l'agit-prop. Il défend une vision "ethnique" de l'"identité européenne" et rejette avec virulence l'immigration et l'islam.
C'est ce mouvement qui avait été à l'origine du groupe Facebook pour un apéro-géant "saucisson-pinard" dans le quartier multiethnique de la Goutte d'Or à Paris en juin 2010, initiative finalement annulée mais qui lui avait offert une tribune médiatique considérable.