Le journaliste Khaled Melhaa, âgé de 64 ans, a été retrouvé mort à quelques kilomètres du lieu de sa disparition en Isère, cinq semaines plus tard. Engagé contre le racisme et pour l'égalité des droits, il a notamment fondé "Radio Beur", aujourd'hui "Beur FM".
Le parquet de Bourgoin-Jallieu (Isère) avait estimé qu'il était "très probable" que le corps retrouvé à Villemoirieu soit bien celui du journaliste Khaled Melhaa. La fille de la victime, Amel Melhaa Juvenal, confirme que son père a bien été retrouvé mort à 3 kilomètres du lieu de sa disparition, cinq semaines après les faits.
Le journaliste franco-algérien, atteint d'un début d'Alzheimer, était porté disparu après avoir quitté la maison de vacances de sa femme à Chozeau le 31 juillet. "On attend maintenant des réponses sur les causes et le moment de sa mort", indiquait sa fille sur Twitter le 5 septembre.
5 semaines après sa disparition, le corps de mon père Khaled Melhaa a été retrouvé dans un champ à 3km du lieu de sa disparition. L’ADN confirmera mercredi son identité. On attend maintenant des réponses sur les causes et le moment de sa mort @b_stora @alexiscorbiere @edwyplenel pic.twitter.com/rwtn0aWSKY
— Amelhaa (@AmelMelhaa) September 8, 2019
Selon le parquet, qui a conclu à une mort accidentelle, "l'autopsie ne relève aucune trace de violences ou d'intervention d'un tiers". D'importants moyens avaient été mobilisés pour localiser le journaliste retraité de 64 ans, dont l'hélicoptère de la Sécurité civile Dragon 38 et de nombreux effectifs de police.
Khaled Melhaa, fondateur de "Radio Beur" (aujourd'hui "Beur FM"), s'est notamment illustré dans son engagement contre le racisme et pour l'égalité des droits. "Il a été à l'origine de la révélation de l’affaire « Malik Oussekine », ce jeune tué à Paris lors des manifestation étudiante de 1986, en constituant avec le frère de Malik un comité pour la justice et la vérité sur cette affaire", rappelle l'historien et ami de la victime Benjamin Stora sur son blog Mediapart.
Engagé, il "n’a jamais renoncé à ses convictions pour une société libre et démocratique, en France comme en Algérie le pays où il est né". Face à une faible couverture médiatique, Amel Melhaa Juvenal avait alerté l'opinion publique pendant plusieurs semaines via les réseaux sociaux pour que son père ne disparaisse pas "dans la plus grande indifférence".