"Ça apporte une autre dimension" : il conçoit des skis en bois personnalisables 100% made in Alpes

Équipements incontournables du sport d’hiver, plus de 3 millions de paires de skis sont vendues dans le monde chaque année. À côté des modèles standards des grandes enseignes, les skis fait-main attirent les amoureux de beaux objets. Près de Grenoble, un artisan personnalise chaque paire avec un savoir-faire unique.

Dans la neige immaculée, les skis de Damien Lepetit attirent rapidement l’œil. Loin des couleurs unies des skis standards, les siens arborent un perroquet et des feuilles d’arbres exotiques, réalisés en marqueterie bois.

Mordu du ski depuis l'enfance, il arpente les pistes de la région. Mais son intérêt pour cette discipline va bien au-delà de sa seule pratique sportive. "Cette passion a pris un tout autre virage quand j’ai découvert la fabrication de skis dans mon école d’ingénieur, car il y avait un club. C’est là que j'ai découvert tous les secrets des skis : les noyaux, les collages… Ça apporte une autre dimension au ski qui est super sympa. Aujourd’hui, je fabrique mes skis et je les skie !" 

Des bois 100 % made in France

Il y a un an et demi, il a repris la marque Amon Dava et fabrique des skis en bois 100 % fait en France dans son atelier situé à Échirolles, près de Grenoble. Sa matière première, le bois de frêne, est prélevée à Albertville, en Savoie. 

"Un ski, c’est une superposition de différentes couches, et chaque couche a sa particularité", explique l’artisan, en présentant des échantillons de fibres de lin, de carbone et de verre qui lui servent à compléter la fabrication. "Si on ne met que du bois, le ski casse au premier tournant, ça apporte vraiment de la rigidité", ajoute-t-il. 

Skis de randonnée, alpins, piste, poudreuse : les équipements sont fabriqués et décorés sur mesure à la demande du client. Grâce à la marqueterie, le trentenaire peut ensuite apposer n’importe quel motif sur le ski à partir de fines feuilles de bois, comme des bouquetins ou des reliefs de montagne. 

"Il faut être précis pour récupérer les petites pièces et les assembler, assure-t-il. Ça donne plus de sens parce qu’on fait tout de A à Z, et puis la satisfaction cliente, on ne l’a que pour soi”. 

Une création unique coûte 1 500 euros la paire, et demande cinq jours de travail. L’artisan en fabrique une quarantaine par an.