Le tribunal de commerce de Grenoble a retenu, ce jeudi 11 mai, la société Spodis, qui appartient au groupe JD Sports, pour reprendre 19 magasins de Gap France, placé en redressement judiciaire début mars.
Gap France évite le redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Grenoble a choisi l'option du rachat pour l'enseigne de prêt-à-porter, a fait savoir le parquet ce jeudi 11 mai. La société Spodis, propriété du groupe JD Sports, a été désignée "pour reprendre au prix de 300 000 euros, une grande partie de l'activité de la société Wilsam détentrice des magasins Gap".
"Avec des prévisions d’exploitation et financières réalistes, une capacité à soutenir le fonds de roulement et des investissements sur fonds propres, Spodis sauvegarde 214 emplois sur 336, avec l’engagement de ne procéder à aucun licenciement économique pendant 2 ans", indique François Touret de Coucy, procureur adjoint de Grenoble dans un communiqué.
Un groupe d'envergure
Ces 214 emplois repris sur 336 proviennent notamment de 19 magasins et du siège. Dans sa décision, le tribunal a privilégié la "proximité" des activités de Gap (commerce de détail et habillement) avec celles de JD Sports (commerce de détail de vêtements et le respect de la poursuite d'activité).
"Le parquet considère que la solution de reprise par Spodis donne les meilleures garanties de maintien de l’activité et de l’emploi", ajoute François Touret de Coucy. Le groupe JD Sports, valorisé à 10 milliards d'euros, réalise 30 % de son chiffre d'affaires au Royaume-Uni, 30 % aux Etats-Unis et 30 % en Europe. Il emploie près de 70 000 personnes.
"En complément, le tribunal a prononcé la liquidation judiciaire de Wilsam, ce qui permet de vendre les magasins restant à d’autres acquéreurs potentiels", a ajouté le procureur adjoint.
La galaxie Ohayon dans la tourmente
Acquis en 2021 pour un euro symbolique, Gap France fait partie du groupe Ohayon, en pleine tourmente depuis plusieurs mois : après la liquidation de son enseigne Camaïeu (2 600 salariés) en septembre, sa holding de tête, la Financière immobilière bordelaise (FIB) s'est déclarée en cessation de paiements et 25 magasins Galeries Lafayette ont été mis en procédure de sauvegarde.
Le groupe Go Sport, également dans la galaxie Ohayon et placé en redressement judiciaire, a été récemment racheté par Intersport, fin avril.
La galaxie Ohayon fait en outre l'objet d'une enquête judiciaire pour "escroquerie en bande organisée, blanchiment habituel, banqueroute et abus de bien social", après "plusieurs révélations de faits délictueux" signalés par les commissaires aux comptes de Go Sport.