L'école de management grenobloise GEM expérimente un "campus virtuel", sorte de salle de classe numérique où les élèves peuvent interagir entre eux. D'autres grandes écoles ont opté pour cette même possibilité.
Sur son écran d'ordinateur, l'étudiant promène son avatar dans une version virtuelle de son école, cherchant la salle de cours où il s'apprête à présenter le projet qui l'a occupé les jours précédents. Sa destination trouvée, il peut bavarder quelques minutes grâce à son micro avec les autres avatars - étudiants et professeurs - déjà présents. Puis il commence sa présentation, en s'appuyant sur des vidéos ou diaporamas qu'il projette sur un écran de la salle virtuelle.
Forcées par le Covid-19 à limiter la présence physique de leurs étudiants, plusieurs grandes écoles dont Grenoble Ecole de Management (GEM) testent les possibilités des "campus virtuels". Une solution qui permet aux communautés éducatives d'échapper à la froide solitude des vidéo-conférences. "On croise par exemple des gens que l'on n'avait pas prévu de rencontrer", retrouvant ainsi une précieuse dimension de surprise et de spontanéité, explique Ivan Laurens, l'un des professeurs qui coordonnent le campus virtuel de GEM.
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— Grenoble EM (@Grenoble_EM) September 24, 2020
Les avatars disposent d'un petit nombre de manières d'exprimer leurs émotions pour enrichir l'interaction, allant jusqu'à une cocasse petite danse pour manifester leur enthousiasme. L'école grenobloise a utilisé le campus virtuel pour accueillir ses quelque 650 nouveaux étudiants de première année.
La première grande réunion des étudiants s'est effectuée dans l'auditorium du campus virtuel, puis ils ont été lancés sur la construction d'un projet en équipe de cinq s'étalant sur dix jours, avec soutenance dans le campus virtuel. "Sur les dix jours, ils ont bien dû passer trois ou quatre jours dans le campus virtuel", indique Laura Leick, chargée de communication à GEM. L'école n'a pas encore tranché sur l'avenir qu'elle va donner à cette expérience.
De plus en plus d'adeptes
GEM utilise la solution de monde virtuel proposée par Laval Virtual qui l'a déniché en catastrophe au printemps dernier. L'équipe a été sollicitée par de nombreuses institutions et entreprises pour partager son expérience, explique Laurent Chrétien, le directeur général de Laval Virtual. "Aujourd'hui, nous avons une équipe de six personnes qui travaille" sur ces projets de mondes virtuels professionnels, particulièrement intéressants pour tout ce qui touche à la formation, explique-t-il. "Ce n'est pas très compliqué, ni très cher de tester ces univers pendant quelques mois", ajoute-t-il.
"Pour un campus virtuel, en fonction de sa taille, de son ambition, de sa complexité, on est à quelques dizaines de milliers d'euros par an, en restant en dessous de la centaine de milliers d'euros", estime-t-il. Laval Virtual collabore avec les Arts et Métiers sur ce sujet et a embauché un étudiant qui prépare une thèse sur les possibilités des mondes virtuels pour l'apprentissage.
Côté offre, l'éventail ne cesse en tout cas de s'élargir. "Quand nous avons fait notre recherche de monde virtuel pour notre salon, nous avons dénombré une quarantaine d'offres de mondes virtuels disponibles", indique-t-il. "Aujourd'hui, je pense qu'on est plutôt au niveau de la centaine".