"On sent le doigt glisser sur l'écran, ça ajoute une dimension à notre expérience, on ressent les écailles", note Anne Vikhrova, docteure en informatique au sein de la start-up iséroise. Le poisson sert simplement de démonstration. Cette scientifique canadienne travaille également sur des molettes virtuelles en les associant à des sensations tangibles. C'est la technologie du toucher nommée "haptique".
"Cette nouvelle dimension permet de ressentir plus facilement, plus rapidement parfois, ce que l'on fait et l'effet que ça produit sur l'objet qu'on est en train de contrôler", résume-t-elle. La start-up ne mise pas sur l'intelligence artificielle, mais l'intelligence sensorielle : la reproduction du toucher vient compléter les écrans tactiles.
Phase de test à l'international
Plus besoin de les regarder pour les manipuler et activer les fonctions : "Lorsque je viens appuyer sur un interrupteur, je sens physiquement le bouton en plastique qui s'enfonce sous mon doigt, comme si j'appuyais sur un bouton physique en plastique", montre Cédrick Chappaz, co-fondateur de la start-up.
Haute technologie bardée de composants électroniques et de logiciels, c'est grâce à un imposant appareil que les vibrations sont paramétrées sur l'écran, un peu comme les cordes d'un piano. "On va venir toucher l'écran de la tablette et être en mesure de ressentir quelque chose sous son doigt en choisissant les bons paramètres grâce à ce dispositif", explique Maxime Harazi, docteur en acoustique physique chez Hap2U.
L'entreprise créée en 2015 est en plein essor. L'équipe est passée de 5 à 26 personnes, et elles seront 50 fin 2020. Les innovations haptiques sont en phase de test à l'international dans de nombreux domaines : automobile, électroménager et bien sûr, téléphonie mobile.