Le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle a appelé, lundi 3 février, à conduire "de façon anonyme" des tests de recherche de stupéfiants sur les parlementaires et les ministres.
Réaliser des tests de dépistage de drogues au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat. C’est ce qu’a proposé lundi 3 février Éric Piolle dans les colonnes du Dauphiné Libéré. Le maire écologiste de Grenoble a appelé à conduire "de façon anonyme" des tests de recherche de stupéfiants sur les parlementaires et les ministres "pour voir si le problème touche aussi les cercles de décisions".
L’édile grenoblois a indiqué avoir déjà fait une proposition en ce sens lors d'une audition par la commission sénatoriale contre le narcotrafic. Il s'agirait de "faire des tests salivaires, capillaires et d'urine à l'Assemblée et au Sénat, auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. De façon anonyme, pour ne cibler aucune personne".
"Il y a déjà eu des affaires de stups au Parlement"
L'objectif d'une telle mesure ne serait pas de "culpabiliser les individus", d'où le recours à l'anonymat, mais de "montrer que cela touche toutes les strates de la société", ont précisé ses services.
"Il faut se rappeler qu'il y a déjà eu des affaires de stups au Parlement. Ce serait bien de faire un point aujourd'hui. Ce serait un moyen de voir si le problème touche aussi les cercles de décisions, alors que ceux-ci sont censés lutter contre le trafic", a-t-il dit au quotidien local. "Toutes les études montrent que la cocaïne est aujourd'hui largement utilisée en France, et pas seulement pour un effet récréatif, mais aussi pour faire face au stress et aux rythmes de vie intenables".
Légaliser le cannabis
Fin janvier, le maire de Grenoble appelait par ailleurs à un référendum sur la légalisation du cannabis. "Je propose que le président de la République prenne l'initiative de faire un référendum sur le sujet", a-t-il déclaré. "On met de plus en plus de gens en prison et pour autant le trafic est toujours aussi élevé", pointait alors l'élu déplorant "une absence de vision stratégique" dans la lutte contre le trafic de drogue.
L'écologiste, dont la ville est régulièrement endeuillée par des règlements de compte liés au trafic de stupéfiants, est fréquemment accusé de laxisme par la droite. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lui reproche notamment de refuser d'augmenter le nombre de caméras de surveillance à Grenoble et de tenir un "discours antisécuritaire".