"Il y a un risque d’effet domino" : après Vencorex, les salariés d’Arkema lancent une grève illimitée en Isère

Menacée par les difficultés et l’arrêt des livraisons de sels de Vencorex, la direction d'Arkema, à Jarrie (Isère), envisage un plan de réorganisation en fermant le sud de la plateforme. Cette décision révolte les salariés qui ont lancé une grève illimitée, ce jeudi 5 décembre.

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Le secteur de l’industrie chimique est en danger. Après les salariés de Vencorex à Pont-de-Claix, c’est au tour de ceux du site Arkema de Jarrie (Isère) de déclencher une grève, dès ce jeudi. Une décision prise au lendemain d’annonces de la direction. Impacté par l’arrêt du site de Vencorex, qui ne livre plus les sels nécessaires à certaines productions, le site envisage un plan de "réorganisation" pour le début de l’année 2025. 

Concrètement, la direction propose de laisser de côté la production de chlore, très gourmande en sel. Si cela est effectif, la partie sud de la plateforme pourrait alors fermer et près de 120 salariés verraient leur poste directement menacé.

Un effet domino bien enclenché 

Ce que reprochent les salariés aux instances dirigeantes, c’est de ne pas avoir pris les précautions nécessaires, notamment à Vencorex, pour éviter un impact sur toute l’industrie chimique. "On n’a pas su anticiper ce qui nous amène à ce présent. Toute la chaîne industrielle du secteur est en danger", commente Stéphane Vigne, secrétaire du CSE et élu CGT d'Arkema.

À lire aussi : "Ça passe par la colère, par la rébellion" : Philippe Poutou sur le site de Vencorex pour soutenir la mobilisation

Les élus locaux, présents pour soutenir les salariés, sont eux aussi bien conscients des menaces auxquelles doit faire face cette industrie : "On a alerté le gouvernement dès le mois de septembre, il y a un risque puissant d’effet domino. Il est urgent de prendre des mesures sérieuses pour éviter cette réaction en chaîne", atteste Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole.

Les industriels agissent de façon isolée alors qu’ils devraient faire écosystème.

Christophe Ferrari

Président de Grenoble-Alpes Métropole

La demande des salariés est claire : une nationalisation partielle et temporaire de la filière industrielle de la chimie. Une démarche qui coûterait plusieurs centaines de millions d’euros. Mais là aussi, le président de la métropole a une réponse claire : "Combien coûterait la fermeture et la dépollution de ces sites ? Plusieurs milliards, c'est beaucoup plus que pour une nationalisation". Ce vendredi 6 décembre, les salariés d'Arkema ont décidé d’organiser une journée fantôme : 100 % d’entre eux seront en grève, ont-ils annoncé.

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