Lyes Louffok (LFI) est arrivé en tête du premier tour de l'élection législative partielle dans la 1ère circonscription de l'Isère, ce dimanche 12 janvier. Le candidat du NFP sera opposé à Camille Galliard-Minier (EPR) lors du second tour dimanche 19 janvier.
Le candidat NFP, Lyes Louffok (LFI), et Camille Galliard-Minier (EPR) se sont qualifiés, ce dimanche 19 janvier, pour le deuxième tour de l'élection législative partielle organisée dans la première circonscription de l'Isère.
Onze candidats étaient en lice dans cette circonscription qui regroupe Grenoble et ses banlieues huppées pour succéder au député LFI sortant, Hugo Prevost, qui avait quitté ses fonctions en octobre après des accusations de violences sexuelles et sexistes.
Les candidats NFP Lyes Louffok (28,33 %) et Ensemble! Camille Galliard-Minier (26,57 %) sont arrivés en tête du premier tour devant la candidate LR Nathalie Béranger (16,77 %). À l'échelle de la circonscription, très partagée entre Grenoble, qui vote très à gauche, et les autres communes, la participation totale s'élève à 35,86 % pour ce premier tour, contre 75,86 % en juin dernier.
"Convaincre davantage"
Sur la seule ville de Grenoble, le candidat NFP, un militant des droits de l'enfant de 30 ans, est arrivé largement en tête avec 40,95 % des voix, loin devant la candidate macroniste, qui a récolté 18,99 % des suffrages. Les autres communes de la circonscription ont, pour la majorité, préféré Mme Galliard-Minier, ancienne avocate du barreau de Lyon et suppléante d'Olivier Véran entre 2017 et 2022.
"C'est un symbole fort que les électeurs et les électrices ont envoyé" : "ils ont plébiscité le seul programme qui est cohérent et constant face à la macronie",a réagi auprès de l'AFP l'Insoumis Lyes Louffok.
"Nous allons amplifier nos efforts d'ici la semaine prochaine. Nous allons essayer de convaincre un meximum de personnes qui ne se sont pas déplacées aux urnes aujourd'hui, notamment les abstentionnistes. (...) Il va falloir convaincre davantage de personnes pour pouvoir remporter cette victoire", a-t-il ajouté.
Le candidat du NFP a également annoncé les présences sur le terrain à ses côtés, vendredi 17 janvier, de nombreuses figures nationales dont Lucie Castets, Marine Tondelier, Clémence Guetté et "d'autres surprises", a-t-il confié.
Le surprise Equinoxe
Outre les abstentionnistes, Lyes Louffok pourrait compter sur un report de voix du parti écologique indépendant Equinoxe, dont la candidate Gaëlle Offranc Piret a récolté 7,40 % des voix : "En toute objectivité, Equinoxe a conduit une belle campagne. Leur résultat en est la démonstration. Dans les prochains jours, je rencontrerai les responsables d'Equinoxe pour savoir si des liens peuvent être faits."
Nous sommes un parti qui monte, qui grandit.
Gaëlle Offranc Piret.
La candidate Equinoxe s'est réjouie d'une "belle campagne" : "Le parti suscite de l'intérêt à partir du moment où nous sommes connus. Nous avons fait une très bonne campagne, nous avons rencontré de nombreux citoyens lors des tractages, nous avons été médiatisés... Je pense que l'on a pu exprimer nos idées. (...) Nous sommes un parti qui monte, qui grandit. On va continuer et construire quelque chose qui répond aux problèmes actuels."
"On pourrait se positionner (pour le second tour). Mais on veut d'abord bien prendre le temps de débattre avec les différents candidats", a-t-elle admis.
"Match retour"
"Pour ce second tour, on va avoir un choix très clair entre ma candidature et celle de M. Louffok", a commenté pour sa part auprès de l'AFP Mme Galliard-Minier. "Ma candidature est celle de la responsabilité, du dialogue. Elle s'inscrit dans une démarche de rassemblement", a-t-elle affirmé, tandis que celle de son rival "s'inscrit dans une démarche de déstabilisation permanente".
Elle a été félicitée sur le réseau social X par l'ex Premier ministre Gabriel Attal, qui a invité les électeurs "à battre l'extrême gauche, en élisant une députée expérimentée et ancrée dans son territoire" au second tour.
En juin, le candidat NPF Hugo Prevost avait battu dans son fief l'ancien ministre de la Santé Olivier Véran à la faveur d'une triangulaire avec un candidat ciottiste. Ex-suppléante d'Olivier Véran, Camille Galliard-Minier, l'avait remplacé à l'Assemblée lorsqu'il était au gouvernement.
Née et résidant dans cette circonscription, cette ancienne avocate du barreau de Grenoble qui se présente comme une "social-démocrate" compte beaucoup sur son ancrage local pour emporter ce que son équipe présente comme un "match retour" contre LFI : "J'ai oeuvré autrement pendant deux ans sur ce territoire en créant une fondation et des liens entre le monde économique et associatif. Ce sont ces mêmes passerelles que je veux créer à l'Assemblée. Je l'avait fait lors de mon premier mandat, lors de la crise du Covid, où il a fallu faire travailler ensemble les élus locaux, les acteurs institutionnels, les associations, les médecins et soignants..."
Au terme du premier tour, la candidate macroniste ne compte qu'un peu plus de 500 voix de retard sur son adversaire. Elle pourrait ainsi compter sur le report des voix de Nathalie Béranger (LR) et Hervé Gerbi (divers centre, 7,69 % des voix au premier tour). "Je ne suis pas du tout étonnée du score. Il y a eu cet ancrage territorial, mais aussi le retour au gouvernement puisque nous avons beaucoup de ministres LR", s'est félicitée Nathalie Béranger, arrivée troisième (16,71 %) devant le candidat RN (11,05 %). "Je vais soutenir Camille Galliard-Minier au second tour, tout naturellement. Je pense qu'elle gagnera, il n'y a pas de secret pour personne", a-t-elle admis.