Au terme d’un premier tour plus serré que prévu, le candidat NFP-LFI Lyes Louffok devance de 529 voix Camille Galliard-Minier, la candidate Renaissance, bien placée pour l’emporter le 19 janvier. Un scrutin marqué par l’effondrement du Rassemblement national, la percée des Républicains et le bond du petit parti écologiste Equinoxe.
Au bout du suspens et après une soirée riche en surprises, Lyes Louffok arrive finalement en tête de ce premier tour. Avec 529 voix d’avance, le candidat du Nouveau Front Populaire / France Insoumise, s’adjuge donc le premier tour de cette élection législative partielle à Grenoble et dans le Grésivaudan. Et ce, grâce à la seule ville de Grenoble qui a fait basculer le résultat de ce premier tour en fin de soirée.
Dans les plus petites communes, le candidat LFI / NFP apparaissait, en effet, nettement distancé en pointant, souvent, en troisième position (16 % à Corenc) voire quatrième comme à Montbonnot (12,9 %). Un premier round marqué également par une forte abstention puisqu’à peine 36 % des électeurs se sont déplacés, contre 76 % lors des élections provoquées après la dissolution, en juin dernier.
Louffok en tête, mais sans réserve de voix
Mais avec 28,3 % des voix, la gauche accuse toutefois un recul important et perd 12 points par rapport au scrutin de juin dernier (40,2 %). Une situation d’autant plus compliquée que le NFP ne dispose pas de réserves de voix, à moins de convaincre les nombreux abstentionnistes… ou de rallier à lui les électeurs qui se sont portés sur le petit parti écologiste « Equinoxe ».
La candidate écologiste, Gaëlle Offranc Piret, est l’une des surprises de ce premier tour. Sans doute portée par une gauche sociale-démocrate qui refusait de voter pour un candidat estampillé France Insoumise, elle s’adjuge 7.6 % des voix. Du jamais vu pour cette formation méconnue, à la fois écologiste et pro-nucléaire.
Galliard-Minier, solide deuxième
Contrairement à Lyes Louffok, Camille Galliard-Minier, elle, peut espérer de solides reports de voix. La candidate Renaissance, députée entre 2020 et 2022 lorsqu’Olivier Véran était ministre de la Santé, arrive en seconde position avec 26,6 % des suffrages. Un score là aussi en fort recul. En juin dernier, Olivier Véran totalisait 33,6 % des voix.
Mais Camille Galliard-Minier va pouvoir compter sur les électeurs de sa rivale issue des Républicains.
Les Républicains créent la surprise
Nathalie Béranger, élue d’opposition à Grenoble, est la principale surprise de cette soirée. Avec 16,8 % des voix, elle multiplie par deux et demi son score de juin dernier. Une candidature sans doute portée par le regain de forme de la droite au niveau national, de retour au Gouvernement.
Très vite, en Préfecture, la candidate des Républicains a indiqué qu’elle voterait pour Camille Galliard-Minier. Nathalie Béranger qui s’est également réjouie, non sans ironie, du score de son adversaire direct : l’avocat Hervé Gerbi qui, pour sa première campagne électorale, a rassemblé 7,7 % des électeurs. Le candidat misait sur cette législative partielle pour prendre l’ascendant sur la droite locale en vue des Municipales de mars 2026. En vain. Même si, dans les salons de la Préfecture, il a affirmé vouloir "poursuivre l’élan" de sa campagne.
Ce lundi 13 janvier dans la soirée, Hervé Gerbi a publié un communiqué appelant ses électeurs "à voter dimanche prochain pour Camille Galliard-Minier pour faire barrage au candidat Nouveau Front polpulaire de la France insoumise."
L'extrême droite en forte baisse
Si la gauche et l’ancienne majorité présidentielle ont perdu des plumes lors de ce premier tour, c’est également le cas de l’extrême-droite. Comme en juin dernier, elle était représentée par le Citottiste Alexandre Lacroix, soutenu également par le Rassemblement national.
Alors que le candidat s’était qualifié au second tour avec 18,3 % des voix, il n’a obtenu que 11,1 % des suffrages ce dimanche 12 janvier.
Un peu comme si les électeurs de la première circonscription de l’Isère avaient décidé de sanctionner les grands blocs présents à l’Assemblée nationale pour leur préférer d’anciennes valeurs sûres, comme les Républicains, ou de jeunes formations prometteuses, à l’image d’Equinoxe.