Les salariés d'Arkema votent l'arrêt général de l'usine de Jarrie : "Il y a un énorme sentiment de dégoût et de colère"

En Isère, le mouvement social prend de l'ampleur au sein de l'usine Arkema de Jarrie, où une partie de la production est à l'arrêt à cause des difficultés de l'entreprise Vencorex. Les salariés redoutent l'annonce prochaine d'un plan social qui pourrait fragiliser toute la filière chimique de la région.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les salariés de l'usine Arkema de Jarrie, en Isère, ont voté l'arrêt général de l'usine à partir de 8 heures ce lundi 13 janvier. Alors qu'une partie des salariés de la plateforme est en grève depuis plus d'un mois, le mouvement va prendre de l'ampleur pour demander des réponses à la direction du groupe chimique.

"Nous attendons l'annonce du PSE [plan de sauvegarde de l'emploi, NDLR] et nous décidons de durcir le mouvement pour montrer à notre direction que nous voulons que ce plan sauvegarde le maximum d'emplois", expose Eric Pra, délégué syndical CFDT, devant l'entrée de l'usine où les grévistes alimentent des feux de pneus.

Impacté par l’arrêt du site de Vencorex qui ne livre plus les sels nécessaires à certaines productions, Arkema envisage un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sur son site de Jarrie. La partie sud de la plateforme pourrait fermer, faute d'investissements, menaçant près de 140 emplois directs. Mais les 350 salariés du site craignent pour l'avenir de l'usine.

Il y a des enjeux stratégiques sur la plateforme et donc, des productions qui sont en interdépendance. Au vu de la suppression de toute la partie sud, nous ne sommes pas tranquilles.

Eric Pra, délégué syndical CFDT

"Nous avons posé des questions à notre direction il y a environ un mois quant à la pérennisation de l'activité au nord et nous n'avons strictement aucune réponse aujourd'hui. Ça commence à être long et la grogne est en train de monter", prévient Stéphane Vigne, délégué CGT au CSE d'Arkema.

"Il y a des enjeux stratégiques sur la plateforme et donc, des productions qui sont en interdépendance. Au vu de la suppression de toute la partie sud, nous ne sommes pas tranquilles", abonde Eric Pra. Cette crise qui touche Arkema et Vencorex, en redressement judiciaire, fait planer le risque d’un effet domino dans tout le secteur de la chimie qui emploie plus de 6 000 salariés dans le sud de l’agglomération grenobloise.

Appel à la nationalisation

Si l'usine Arkema de Jarrie venait à fermer, les syndicats estiment qu'un millier d'emplois seraient menacés en comptant les sous-traitants et les activités périphériques. La plateforme produit notamment du chlore, de la soude et de l'eau oxygénée. Et Framatome, qui produit du zirconium, se fournit auprès d'Arkema.

"Il y a un énorme sentiment de dégoût et de colère", décrit Stéphane Vigne. "Comment est-il possible que personne ne prenne la décision de nationaliser cette boîte, ce qui coûterait de toute façon beaucoup moins cher que la fermeture : le plan social, la dépollution et les pertes d'emploi. On parle de souveraineté nationale, de nucléaire, d'armement et d'aérospatiale. Les enjeux sont là."

Un nouvel appel à l'aide en direction de l'Etat plus urgent que jamais, à quelques jours de l'annonce du PSE par la direction. Malgré la mobilisation massive des élus locaux, les dossiers Vencorex et Arkema semblent s'enliser.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information