Jusqu’à la mi-août, la SNCF doit adapter son plan de transports à cause de la canicule et de divers accidents. Malgré la grogne d’une association d’usagers, de nombreuses rames doivent être envoyées en maintenance. Conséquences, une vingtaine de trains sont supprimés chaque jour sur les lignes Grenoble-Lyon, Grenoble-Valence et Grenoble-Chambéry.
Alors que le litre d’essence avoisine toujours les 2 euros, il faudra bien vérifier les fiches horaires des lignes TER avant de se reporter sur le train. Jusqu’au 15 août, la SNCF met en place un nouveau plan de transports, avec des suppressions de trains sur plusieurs lignes desservant Grenoble et Chambéry.
L’entreprise invoque des "contraintes de production" impliquant l’envoi en maintenance de nombreuses rames abimées. "Ces dernières semaines, nous avons connu des pannes relatives à chocs sur des passages à niveau, des éboulements, des arbres couchés sur les voies. Les trains détériorés doivent être envoyés en centre de maintenance pour réparation, et comme les rames sont interchangeables, cela a un impact sur plusieurs lignes", apprend-on auprès du service communication de la SNCF Auvergne-Rhône-Alpes.
Quelles sont les lignes concernées ?
Dans les Alpes, 11 lignes sont concernées par des suppressions de trains :
- Ligne 01 : Grenoble – Bourgoin-Jallieu-Lyon
- Ligne 02 : Genève/Annecy – Grenoble- Valence
- Ligne 34 : Chambéry-Culoz-Ambérieu-Lyon
- Ligne 50 : Annecy-Chambéry
- Ligne 51 : Chambéry-Culoz-Genève
- Ligne 52 : Bourg-Saint-Maurice-Chambéry
- Ligne 53 : Modane-Chambéry
- Ligne 60 : Grenoble-Chambéry
- Ligne 61 : Grenoble-Valence
- Ligne 62 : Grenoble- Saint-André-le-Gaz
- Ligne 63 : Grenoble-Gap
La liste des trains supprimés est consultable sur le site régional de la SNCF, auquel vous pouvez accéder en cliquant ici.
Des pannes de climatiseurs
Ce manque de trains s’explique aussi par la canicule qui a échaudé le réseau ferroviaire ces derniers jours. Le service communication de la SNCF reconnaît que les trains sont soumis à plus de contraintes lors des épisodes de chaleur, et notamment les climatiseurs : "Nos trains font beaucoup de kilomètres tous les jours, et les climatiseurs tournent à plein régime. Mais avec des températures élevées pendant plusieurs jours, il y a des clims qui tombent en panne.". A ces contraintes s’ajoutent aussi des absences de conducteurs pour cause d’arrêt maladie.
Ces arguments sont pourtant loin de convaincre l’association ADTC se déplacer autrement, laquelle dénonce un manque d’entretien global dans le réseau SNCF. "On a un manque d’investissement et dès qu’il y a des difficultés climatiques, il y a des problèmes d’entretien, regrette Emmanuel Colin de Verdière, président de l’association d’usagers qui œuvre dans le Sud-Isère. Chaque année, il y 2,5 milliards investis dans toute la France pour maintenir le réseau. Et il faudrait 3,5 milliards pour que ça tourne !".
"On n’est pas à la hauteur. On ne donne pas des alternatives suffisantes aux gens pour éviter la voiture, poursuit-il. Surtout que les trains sont très utilisés l’été, le week-end. Et là, on en supprime".
De son côté, la SNCF reconnaît que les demandes des associations "sont légitimes" et promet un retour à la normale "dès la mi-août", sous réserve de ne pas subir "d’autres incidents liés à des actes de malveillance, des chocs ou des pics de chaleur".