Le gouvernement a annoncé, mercredi 16 mars, un "plan de résilience" pour faire face à la hausse du prix de l'essence. En Isère, des transporteurs routiers continuent de faire part de leurs inquiétudes et jugent ces annonces insuffisantes.
"La difficulté, c'est la brutalité de cette augmentation. Cela a une incidence sur la trésorerie et sur la rentabilité", s'attriste Christophe Laffond, PDG des Transports Laffond, à Saint-Quentin-sur-Isère.
Depuis bientôt un mois, il doit gérer la hausse du prix du gazole. Et à 2 euros le litre, l'équation devient insoluble. Pour ses 80 camions, le carburant représente le tiers de son chiffre d'affaires.
Le "plan de résilience" présenté mercredi 16 mars par le Premier ministre, Jean Castex, ne dissipe par l'inquiétude et les difficultés des transporteurs routiers, très dépendants des coûts de l'énergie.
Des mesures jugées insuffisantes
Même constat pour le transport de personnes. Certains bus consomment en effet deux millions de litres de carburant.
Exemple avec le Groupe Perraud, l'un des dix premiers autocaristes de France, basé à Tullins (Isère) : 200 bus pour tous les types de transports : scolaire, interurbain, tourisme…
L'envolée du prix des carburants a déjà fait perdre 600 000 euros à l'entreprise.
Cette augmentation ne peut pas se répercuter sur les clients : "Pour tout ce qui touche au marché public, nous avons une révision annuelle des prix, qui a lieu en septembre. La demande de la fédération des transporteurs est d'avoir une révision plus régulière. Tous les mois, ce serait le top. Tous les trimestres, pourquoi pas. Mais une révision annuelle, c'est trop long. C'est nous qui devons assumer la hausse", explique Marc Martrette, directeur général du groupe Perraud.
Une aide directe de 400 millions d'euros
Pour répondre à ces inquiétudes, le gouvernement a débloqué une enveloppe de 400 millions d'euros pour les transporteurs routiers. Les sociétés toucheront 200 euros pour un utilitaire léger, 1000 euros pour un autocar ou 1300 euros pour un tracteur routier.
Cette aide directe vient s'ajouter à la remise de 15 centimes par litre de gazole qui entrera en application le 1er avril.