Au dixième jour du procès qui implique trois anciens joueurs du FCG, le club de rugby professionnel de Grenoble, Denis Coulson était invité à s'exprimer. L'ancien pilier a présenté ses excuses à la victime présumée ainsi qu'à ses coéquipiers, sans "se remettre en cause" d'après l'avocat de la jeune femme.
Plus de sept ans après les faits, l'Irlandais Denis Coulson présente ses excuses, ce mercredi 11 décembre. L'ancien joueur de Grenoble, et deux de ses anciens coéquipiers, sont jugés depuis dix jours, à huis clos à Bordeaux, pour des faits de viol remontant à mars 2017. "Il lui a demandé pardon (...) et il a demandé pardon à ses coéquipiers parce qu'il se sent une responsabilité dans la mesure où c'est lui qui a mené cette jeune fille dans la chambre", a déclaré son avocate, Me Corinne Dreyfus-Schmidt.
Des excuses "par rapport à lui"
"En même temps, M. Coulson ne se remet pas tellement en cause", a répondu Me Anne Cadiot-Feidt, avocate de la victime, pour qui il présente des excuses "par rapport à lui", "un petit peu comme pour les enfants". L'ancien pilier, 30 ans aujourd'hui, est poursuivi pour viol en réunion avec le Néo-Zélandais Rory Grice, 34 ans, et le Français Loïck Jammes, 30 ans.
Tous les trois plaident le consentement de la victime avec laquelle ils avaient passé une soirée très alcoolisée après un match de Top 14. D'abord dans un bar puis en discothèque, avant de finir la nuit dans un hôtel près de Bordeaux. La jeune femme y avait repris ses esprits le lendemain, nue sur un lit avec une béquille dans le vagin, entourée de deux hommes nus et d'autres habillés.
"Il pense sincèrement qu'elle est d'accord"
"C'est extrêmement difficile de reconstituer des faits plus de sept ans après, a poursuivi Me Dreyfus-Schmidt après l'interrogatoire de son client. Il n'y a que des témoignages qui se superposent et on essaie de se raccrocher au peu d'éléments matériels qu'on a".
"Il a 21 ans au moment des faits, il est alcoolisé, il y a une espèce d'euphorie sexuelle dans cette chambre et à ce moment-là, il pense sincèrement, comme elle est en capacité d'action, qu'elle est d'accord", a ajouté l'avocate.
Ce mercredi, l'audience s'est poursuivie avec l'interrogatoire de Loïck Jammes, qui évolue aujourd'hui à Aix-en-Provence. Sa défense a réclamé, en vain, une nouvelle expertise médico-légale après qu'un légiste mandaté pour remplacer la médecin ayant fait les analyses originelles, indisponible pour raisons de santé, eut "invalidé" à la barre le travail de sa consœur, selon Me Denis Dreyfus.
"Sur le plan médico-légal, on ne peut rien démontrer. C'est de nature, dans un dossier qui est semé de multiples points d'interrogation, à en apporter un supplémentaire", a estimé l'avocat de Jammes devant la presse. L'Irlandais Chris Farrell (31 ans) et le Néo-Zélandais Dylan Hayes (40 ans) comparaissent, eux, pour avoir assisté à tout ou partie du viol présumé sans intervenir.