Le Planning familial a lancé un appel à témoignages, ce mardi 29 octobre, après une accusation visant l'un de ses fondateurs, le Dr. Henri Fabre. Ces faits de violences sexuelles remontant à 1961 se seraient produits à Grenoble.
L'association le Planning familial a ouvert, ce mardi 29 octobre, un appel à témoignages aux personnes qui auraient été victimes de violences sexuelles de la part de son cofondateur décédé en 2012, le Dr. Henri Fabre.
Cette décision, annoncée dans un communiqué, fait suite au témoignage d'une personne souhaitant rester anonyme qui a rapporté des faits remontant à 1961. Âgée de 21 ans, elle s'était rendue au centre de planification familiale de Grenoble, pour y obtenir des informations sur la contraception "à une époque où les femmes n'avaient pas le droit de disposer de leur corps", relate le document.
Le Dr. Henri Fabre avait 41 ans à l'époque des faits. "Alors qu'elle était sur la table gynécologique, déshabillée, Henri Fabre s'est approché d'elle, pantalon baissé, touchant son sexe avec le sien", explique le communiqué. "Je me suis reculée. J'étais sidérée", a fait savoir la victime auprès du Planning familial.
Dans un premier temps, le Planning familial a lancé une enquête en interne pour faire remonter d'éventuels faits similaires. Cet appel à témoignages a ensuite été élargi. "Nous n'avons pas encore eu d'autres témoignages. Mais ce genre de faits concerne d'autres structures. Je ne vois pas pourquoi on échapperait à la règle", a réagi Léa Mugnier, co-présidente du bureau isérois du Planning familial.
"Offrir un espace de paroles"
Le Planning familial a décidé l'ouverture d'un "dispositif de recueil de témoignages pour les personnes qui auraient été victimes d'Henri Fabre", par mail (temoignageplanning@groupe-egae.fr) ou par téléphone (laisser un message au 01 89 96 00 28).
L'association annonce aussi un "travail de recherche sur l'existence d'autres témoignages visant des médecins ayant participé à la fondation du Planning familial". Pour Léa Mugnier, il est important "d'encourager les femmes à témoigner et de leur offrir un espace de paroles".
Accompagnée par le groupe Egaé, spécialisé dans cette thématique, l'association entend aussi comprendre pourquoi elle n'a pas réagi plus tôt après avoir pris connaissance du témoignage de la victime, une première fois en 2021.
"Nous croyons les victimes de toutes les violences sexuelles et médicales. La peur et la honte doivent changer de camp", conclut le document. Une autre institution, Emmaüs, vouée à la cause des plus démunis, est actuellement secouée par des accusations de violences sexuelles visant son fondateur l'Abbé Pierre.