L'École de la batterie, crée en 2022 par un groupement d'une dizaine d'acteurs de l'industrie et de la tech en Isère, a pour objectif de former des professionnels dans la filière des batteries électriques, à l'instar des techniciens de maintenance industrielle.
"On est sur le futur plateau de formation de l'École de la batterie. Il sera dédié à la production de batteries électriques", présente Pierrick Goddard, formateur au sein de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) du Pont-de-Claix, près de Grenoble en Isère.
L'École de la batterie a été créée en 2022 par une dizaine d’acteurs du secteur technologique et industriel avec pour objectif de former des professionnels qualifiés et opérationnels dans la filière des batteries électriques destinées au secteur automobile. Cela s’inscrit dans la stratégie de réindustrialisation "France 2030" portée par Emmanuel Macron.
Dans une aile flambant neuve de l'Afpa, l’odeur de peinture fraîche est toujours présente. "Il y aura des machines, une simulation de salle blanche [une pièce où la concentration de particules est maîtrisée afin de rester faible, NDLR], et un atelier pour le diagnostic, la réparation et le recyclage des batteries électriques", poursuit Pierrick Goddard.
Notre mission, c’est d’intervenir et de régler les pannes pour que la machine tourne et qu’on puisse atteindre les objectifs de notre entreprise.
Geoffrey Messina, apprenti technicien de maintenance industrielle
Le centre de formation situé au Pont-de-Claix assure notamment une formation au métier de technicien de maintenance industrielle, un titre professionnel de niveau 3 (CAP, BEP).
"Notre mission, c’est d’intervenir et de régler les pannes pour que la machine tourne et qu’on puisse atteindre les objectifs de notre entreprise, c’est-à-dire assurer un taux de rendement suffisant", précise Geoffrey Messina, apprenti technicien de maintenance industrielle.
Ses camarades et lui sont formés à gérer une ligne de production. "Du démarrage au contrôle des matériaux finis, en passant par le remplissage", liste Alain Cordier, formateur en production industrielle à l’Afpa.
Un métier à hautes responsabilités
Un métier à hautes responsabilités. "Dans ce travail, il faut garder son calme. Une machine tourne 24 heures sur 24, donc il y aura forcément des pannes. (...) Quand on se précipite, on fait souvent des bêtises, ce qui rallonge le délai de maintenance. Donc c’est important de réfléchir avant d’agir", ajoute Orhan Kose, également apprenti.
"Notre travail, c’est de former nos techniciens à éviter tout incident avec les machines. Au-delà des aspects techniques, il faut travailler l’écoute pour repérer d'éventuels dysfonctionnements aux bruits des machines, la réactivité et la productivité pour minimiser des arrêts de production", renchérit Alain Cordier. "Dans l’automobile, trois ou quatre jours de retard, c'est une catastrophe. Ce sont des chaînes de production à l’arrêt et des employés à payer."
Avec l'École de la batterie, on s’est fixé l’objectif de former 1 600 personnes par an.
Pierrick Goddard, formateur à l’Afpa
"L’objectif est de former des gens opérationnels à l'emploi, avec les compétences techniques attendues par le marché du travail", affirme Pierrick Goddard, formateur à l’Afpa. "Avec l'École de la batterie, on s’est fixé l’objectif de former 1 600 personnes par an. L’idée, c’est de réinvestir dans ces filières pour avoir un savoir-faire français", poursuit-il.
Pour l’entreprise Verkor, qui fait partie de la dizaine d’acteurs à l’origine de ce projet : "C’est un retour de l’industrie au sein des écoles", motivé par un enjeu de taille. "Il faut produire des batteries pour accompagner les constructeurs européens dans leur transition, puisqu’en 2035, ils ne pourront plus fabriquer de véhicules thermiques", explique Émilie Randet, cheffe de projet École de la batterie chez Verkor.
Le centre d'innovation de Verkor a développé, à Grenoble, une ligne pilote qui fabrique, en petite série pour l'instant, des batteries lithium IO haute performance et bas carbone, notamment pour l'Alpine Renault A390.
L'entreprise et ses investisseurs - Schneider, Arkema, Renault ou encore Cap Gemini - ont levé 3 milliards d'euros pour construire, à Dunkerque (Nord), leur "giga factory". Une usine géante qui embauchera plus d'un millier de personnes d'ici 2027 et dont la production devrait être lancée dans les prochains mois.