Les personnels soignants du bloc opératoire ont manifesté sur le parvis du Centre Hospitalier Pierre Oudot ce jeudi 23 juin. Selon eux, la direction n'applique pas le décret national concernant la majoration de leurs heures supplémentaires.
C'est la goutte d'eau pour ces salariés en manque de reconnaissance, dans un contexte déjà difficile. Aides-soignants, infirmiers anesthésistes, infirmiers de réveil et de bloc opératoire ont manifesté à l'appel du syndicat Force ouvrière sur le parvis du Centre Hospitalier Pierre Oudot.
Une grève illimitée provoquée par la non application selon eux du décret national sur les heures supplémentaires. "On fait des astreintes pour maintenir la continuité de soins", explique Manon Priez, infirmière anesthésiste. "Pour prendre en charge des patients en urgence, on est amenés à faire des astreintes de nuit. Ces heures sont comptées comme des heures supplémentaires, et la direction ne veut pas revaloriser ces heures".
D'après le personnel soignant, près de 500 heures supplémentaires par an et par personne n'ont pas été majorées. L'équivalent de trois mois de salaire.
on serait mieux chez nous avec notre famille
Manon Priez, infirmière anesthésiste
"La moitié du personnel veut partir car on en a marre", confesse Alexandra Melin-Liange, infirmière du bloc opératoire. "On a une famille, on est ici tout le temps...On fait une astreinte par semaine et on est pas reconnu. Au lieu de venir le dimanche, on serait mieux chez nous avec notre famille".
Ces heures supplémentaires se basent sur plusieurs décrets nationaux établis depuis la crise sanitaire. Certains hôpitaux ont pris le parti de les accorder.
A Bourgoin-Jallieu, la direction préfère attendre plus de précision de la part du ministère de la santé. "Aujourd'hui on est dans marché contraint", explique Laurence Bernard, directrice du groupe hospitalier. "Si les uns les appliquent ils vont attirer plus que d'autres, et les autres seront pénalisés, donc il faut une égalité de traitement". Elle ajoute :"il faut une clarté sur ces textes que je n'ai pas aujourd'hui mais j'attends cette réponse et j'espère qu'on l'aura pour qu'on puisse l'appliquer à nos professionnels".
Durant cette grève illimitée, 11 salariés sur 34 assurent la permanence du bloc opératoire. Seules les urgences sont prises en charge.