Les huit départements des Alpes, dont l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie, ont enjoint, ce mardi 21 janvier, le ministère de l'Agriculture à autoriser davantage d'abattages de loups en France.
Huit départements des Alpes ont demandé, mardi 21 janvier dans une lettre au gouvernement, de relever le nombre actuel autorisé de loups à abattre. Pour justifier ces abattages, les collectivités rappellent que le statut de protection de l'espèce en Europe a été récemment révisé à la baisse.
Début décembre, une cinquantaine de pays se sont mis d'accord pour abaisser le niveau de protection du loup en Europe, "d'espèce très protégée à espèce protégée", rappellent les départements alpins dans une lettre à la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, dont l'AFP a obtenue copie.
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Évoquant également, selon eux, une "sous-évaluation manifeste de la population lupine" réalisée par l'Office français de la biodiversité (OFB), ils demandent à la ministre, "en lien avec les organisations et les filières agricoles", de relever à 30 % le plafond de prélèvement de loups, établi pour 2025 à 19 % (soit 192 têtes). Cette augmentation reviendrait à l'abattage de 112 bêtes de plus.
20 300 loups en Europe
Selon l'OFB, la population moyenne de loups en France est actuellement de 1 013 bêtes, un chiffrage donné lors de la dernière réunion du Groupe National Loup (GNL) mi-décembre, en préfecture de Région à Lyon.
Le loup, qui avait été exterminé au début du XXe siècle dans plusieurs pays, a fait un grand retour ces dernières années, suscitant la colère d'éleveurs qui dénoncent des attaques de troupeaux. Son nombre était évalué à 20 300 individus en 2023 dans l'Union européenne.
Le nombre de loups fait l'objet de vifs débats entre éleveurs et associations environnementales. Ces dernières demandent davantage de moyens pour sécuriser les troupeaux tout en préservant les populations lupines.