Les vacances d'hiver commencent dans près d'un mois. Après un premier bilan positif pour les stations alpines et iséroises à Noël, l'engouement des skieurs semble se poursuivre pour la période de février et mars. Du moins, si la météo permet un bon enneigement.
Les professionnels de la montagne sont satisfaits de ces premières semaines d'ouverture pour la saison 2024-2025. À Chamrousse (Isère), la station n'est pas en reste. Si l'ouverture a été repoussée de dix jours en raison d'un manque d'enneigement, la météo a fini par offrir des chutes de neige "hors normes" selon Christopher Hardy, directeur de l'office de tourisme de la station de Chamrousse. "La semaine du Nouvel An a été exceptionnelle. Pour la première fois, on a eu sur cette période dix journées à plus de 10 500 skieurs par jour avec des pics à 13 000 skieurs", explique Christopher Hardy. Une affluence observée d'habitude lors des week-ends de janvier ou février.
Une affluence prometteuse en Isère
La clientèle étrangère a fait son retour. "On a retrouvé des clients chinois ou des pays de l'Est que l'on n’avait pas eu depuis plusieurs années", précise le directeur de l'office du tourisme. Côté français, ce sont principalement les Auvergnats et Rhônalpins qui se sont rendus sur les pistes iséroises, suivis par les skieurs de la région parisienne et des Hauts-de-France.
Nous sommes très optimistes sur les chiffres cette année. La semaine dernière a apporté le combo parfait : froid, neige et soleil. C'est très rassurant pour nous.
Christopher Hardydirecteur de l'office du tourisme de Chamrousse
Des conditions qui promettent un taux de réservation des hôtels élevé pour les vacances d'hiver, qui débutent le 22 février pour la zone A. Selon l'observatoire Isère Attractivité, les mois de janvier et mars s'annoncent prometteurs "avec des taux de réservation en hausse de 5 % à 15 %". L'observatoire précise que des chiffres consolidés seront disponibles fin janvier. Au 16 janvier, "les taux de réservation pour les vacances de février sont jugés à ce jour globalement en retrait, bien qu'ils atteignent déjà un niveau satisfaisant dans certaines stations". Des données amenées à évoluer et progresser favorablement si les conditions d'enneigement se maintiennent.
Même constat dans les stations des Portes du Soleil en Haute-Savoie. Après des bons taux de remplissage, même dans les stations de moyenne altitude, entre Noël et le Nouvel An "les pronostics pour le reste de la saison sont bons", estime Fabrice Mielzarek, directeur de l'association franco-suisse des Portes du Soleil. Selon lui, les clients se sont répartis sur l'ensemble des 12 domaines sans pour autant "saturer totalement" les hôtels. "Nous sommes optimistes, il y a toujours une vraie appétence pour le ski avec des réservations avant les vacances car nous avons un vrai hiver, froid", ajoute-t-il.
Baisse de la fréquentation en fin de saison à Val d'Isère
Dans la station de Val d'Isère, la clientèle internationale représente 65 à 70 % des réservations. "On note une nouvelle percée des clients étrangers en force, comme les Américains que ça soit en provenance des États-Unis ou du Brésil", explique Christophe Lavaut, directeur général de Val d'Isère Tourisme. Une "agréable surprise" pour la station qui concentre ses efforts marketing sur les différents marchés internationaux, en particulier la Belgique.
On oublie qu'on peut skier en mai à haute altitude
Christophe Lavaut, directeur de Val d'Isère Tourisme
Depuis plusieurs années, les réservations se poursuivent en janvier avec 77 % de remplissage en moyenne, mais c'est à la fin de la saison, à partir de fin mars qu'une baisse drastique s'observe. "Beaucoup de clients, même français, ne savent pas que l'on peut skier jusqu'à la fermeture le 4 mai", analyse Christophe Lavaut. Les touristes se répartissent donc sur les mêmes périodes, malgré des "conditions exceptionnelles" en fin de saison.
Autre obstacle selon lui : le manque de connexions avec les différents moyens de transport. Les lignes TGV et de bus sont réduites au printemps, "c'est plus difficile pour les skieurs de venir jusqu'à nous", explique-t-il. Pour renforcer son attractivité, la station a développé d'autres offres culturelles et festives durant les trois dernières semaines de la saison. "On crée des offres commerciales dédiées, moins chères pour les personnes qui ne peuvent pas se permettre de venir en milieu de saison", ajoute-t-il. L'année dernière, la station avait enregistré près de 1,7 million de nuitées sur l'ensemble de la saison. Elle mise sur la même affluence cette année.