PHOTOS. Isère : drôle de cérémonie à Crolles pour la visite des capitaines-régents de Saint-Marin

Publié le Mis à jour le
Écrit par Margot Desmas avec Jean-Christophe Pain

Un spectacle sorti d'un autre temps s'est déroulé ce dimanche à Crolles (Isère) pour la visite des capitaines-régents de Saint-Marin. Une tradition dans ce petit Etat situé en Italie qui compte quelques ressortissants dans le Grésivaudan.

Entre lancers de drapeaux et arbalétriers en costumes médiévaux, la cérémonie qui s'est déroulée ce dimanche 15 septembre à Crolles (Isère) semblait sortir tout droit d'une époque lointaine. Il ne s'agissait pas d'une fête médiévale, mais du traditionnel cortège qui accompagne leurs excellences Nicola Selva et Michele Muratori les capitaines-régents de Saint-Marin, ce petit Etat enclavé au centre de l'Italie.

 



San-Marino, de son nom propre, est le troisième plus petit Etat d'Europe avec ses 61 km² de superficie et ses quelque 32.700 habitants, près de trois fois moins que la population grenobloise. Seuls Monaco et le Vatican sont plus petits. Mais c'est surtout la plus ancienne République au monde existant de manière continue jusqu'à aujourd'hui, avec un système constitutionnel qui remonte au... XVe siècle.

 


Leurs excellences rendaient visite au maire de Crolles ce dimanche. Et impensable pour les capitaines-régents de se déplacer sans leur cortège. La cérémonie a débuté tambours battant par un lancer de drapeaux exécuté avec une précision d'orfèvre. Des couples en costume de courtisans ont ensuite défilé autour de la place, main dans la main, sous les yeux des passants stupéfaits.

 


Et dans la petite foule de curieux se trouvaient des ressortissants Saint-Marinais comme André, un Isérois dont les parents sont nés dans la République sérénissime : "Quand j'avais 4 ou 5 ans, on allait voir ma famille à Saint-Marin en train. Ce voyage m'a marqué parce-que les sièges étaient en bois, il y avait de la fumée partout, les gares étaient noires... et on avait plus de 12 heures de voyage."

 


L'essor de l’artisanat, du commerce et même de l’industrie, boostés par l’explosion du tourisme, permettent aujourd'hui au petit Etat de prospérer. Mais la situation économique n'a pas toujours été aussi confortable pour ses habitants. "C'était assez pauvre quand j'y allais dans les années 1950, il n'y avait rien. On amenait le chocolat, le beurre, plein de provisions pour faire plaisir aux gens, se rappelle André. On avait une image de gens riches, comme ceux qui réussissent aujourd'hui aux États-Unis."

 


La corruption a gangrené le pouvoir à la fin du siècle dernier, l'achat de votes était même une pratique commune et acceptée jusque dans les années 1990. Aujourd'hui, Saint-Marin a fait un pas vers l'Europe, tout en restant prudent : "Les accords en cours devraient permettre à la République de Saint-Marin de rentrer dans les marchés européens, mais pas dans la communauté, explique le secrétaire d’État pour les Affaires étrangères, les affaires politiques et la justice Nicola Renzi. Notre choix est d'aller pas-à-pas : d'abord l'accord commun et ensuite on verra comment s'intégrer."

 


Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2009, la République sérénissime de Saint-Marin a conservé ses traditions populaires et folkloriques. Au risque d'étonner les Isérois quand leurs excellences les capitaines-régents se déplacent dans la métropole grenobloise avec leur cortège.



 

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