Une enquête préliminaire a été ouverte pour faire la lumière sur le suicide d'un jeune homme de 20 ans, au lendemain de son placement en détention préventive à la prison marseillaise des Baumettes, en août.
Les résultats d'une enquête pour "recherche des causes de la mort" sont attendus par le parquet, indique le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.
L'avocat de la famille, Me Jérôme Pouillaude, avait auparavant expliqué avoir déposé une plainte contre X pour "homicide volontaire", dans laquelle il pointe "des manquements graves aux obligations de sécurité" qui seraient selon la famille à l'origine de la mort de Bilal Elabdani.
Une chambre d'hôtel légèrement dégradée
Ce jeune homme, atteint de pathologies psychiatriques et vivant à Vienne (Isère) avec ses parents, s'était rendu seul, début août, à Marseille. Il a été arrêté après avoir "légèrement dégradé" sa chambre d'hôtel, explique son avocat.
Bilal Elabdani s'est retrouvé en garde à vue, brièvement soupçonné "d'apologie du terrorisme", ayant laissé sur un mur une inscription en arabe, qui s'est avérée après enquête n'être qu'une retranscription d'un verset du Coran, poursuit le conseil.
Des problèmes psychiatriques signalés
Ses parents assurent avoir signalé, par téléphone, les problèmes psychiatriques de leur fils à la police et à la justice.
Le jeune homme a comparu le 9 août devant tribunal correctionnel pour outrage, rébellion et dégradations. Au vu de son état, les juges ont décidé d'ordonner une expertise psychiatrique et le renvoi de l'affaire, a précisé Me Pouillaude.
Bilal Elabdani a été incarcéré aux Baumettes dès le soir, dans le quartier des nouveaux arrivants. Il a été retrouvé mort, pendu avec ses draps, le lendemain.
Une négligence de la justice ?
Selon l'avocat, soit la justice a commis une négligence en n'informant pas la prison de l'état de santé mentale du détenu, soit cette notification n'a pas été suivie des mesures adéquates.
Des accusations balayées par le directeur des Baumettes Guillaume Piney : les antécédents de tentatives de suicide de M. Elabdani "n'étaient pas connus", "ses fragilités psychiatriques n'étaient pas émergentes" lors de son admission, et le médecin qui l'a examiné à son entrée en prison "n'a rien décelé", a-t-il déclaré.