VIDEO. En temps de Covid, "des semaines de cent heures" pour le maraîcher isérois Jérôme Bouilloud

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Dans le contexte de pandémie du Covid-19, les producteurs locaux ont le vent en poupe. À Saint-Quentin-sur-Isère, Jérôme Bouilloud, un maraîcher consciencieux, ne fait pas exception. Depuis le début de la crise sanitaire, il a connu une nette augmentation de son activité. Portrait.

Le visage (même masqué) de Jérôme Bouilloud est bien connu des clients du marché de l'Estacade, à Grenoble. À 43 ans, ce maraîcher dirige "Les Jardins de Saint-Quentin", en Isère. 

Avec la pandémie de Covid-19, l'activité de son exploitation familiale a fortement augmenté. 

Ce jour-là, les 26 hectares de l'exploitation de Jérôme Bouilloud profitent d'un bain de soleil. Une étendue de terre agricole dont ce maraîcher a hérité, il y 20 ans. Aujourd'hui, le quadragénaire est entouré de 19 salariés et est épaulé par sa compagne, Caroline.

"Face à la forte demande, on avait du mal à suivre la cadence. On fait des heures supplémentaires, mais pour moi, ce n'est pas une corvée d'y aller, je m'amuse autant que je travaille." Depuis un an, ce bourreau de travail n'a pas de répit. Chaque semaine, il cumule cent heures de travail. 



"On se devait de fournir de la nourriture."



En mars dernier, la France est confinée, et le maraîcher plongé dans l'incertitude. Peu à peu, les marchés sont autorisés à rouvrir, cependant Jérôme Bouilloud s'interroge : "Faut-il continuer à aller au marché ?" 

Réflexion faite, l'homme décide de déballer sa marchandise toutes les semaines sur les étals du marché de l'Estacade et de Hoche, à Grenoble. "Si les soignants sont en première ligne, nous, on se devait de leur fournir de la nourriture", justifie-t-il. 



Une augmentation de 25 % de son chiffre d'affaires



Alors, il s'adapte et applique le protocole sanitaire. Les consommateurs affluent, il faut les servir un à un, et faire respecter la distanciation physique. Masque obligatoire et sens de circulation, le quotidien devient pesant pour le maraîcher. Il doit embaucher. 

"On était neuf vendeurs, on partait avec trois camions pleins et on revenait à vide, c'était impressionnant", décrit-il. Le succès est complet, les ventes grimpent en flèche. En 2020, le chiffre d'affaires a connu une augmentation de 25 %.  

En effet, en période de crise sanitaire, de plus en plus de Français ont privilégié les circuits courts, pour éviter les attroupements des supermarchés. 

 



Même réussite dans les magasins de producteurs dans lesquels il dépose ses produits. Dans les rayons, sa compagne Caroline aligne les bocaux de légumes. 

Dans la boutique "La ferme des saveurs", elle assure des permanences : "Pendant le confinement, on a gagné une nouvelle clientèle qui a découvert notre façon de travailler, et le consommer local." 

Aujourd'hui, toujours sur les pas de son père à qui il a repris l'exploitation en 2002, Jérôme Bouilloud ne cesse de s'agrandir. À l'épreuve de la crise du Covid-19, il n'a pas eu froid aux yeux. Son énergie pour sa terre est inépuisable.

 

 

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