Des lamas à la foire de Beaucroissant

Certes, il peut porter comme le cheval. Certes, il est indépendant comme une vache et parfois têtu comme un âne mais les Andes sont loin. Alors que font ces lamas à la foire aux bestiaux de Beaucroissant?

Les passants passent puis reviennent sur leurs pas. "Oui madame, c'est un lama. Et là, vous avez son petit cousin, un alpaga, il a été tondu", explique Michel Jean, propriétaire de Pampa et Chicha. Ces deux mâles sont en vente. Michel espère un particulier "avec un grand champ" pour les accueillir. Il n'a pas vraiment fixé de prix, il verra "en fonction des conditions d'accueil" de ses protégés. Renseignement pris, un lama peut se vendre jusqu'à 2500 euros.

Ce vendeur ne ressemble pas aux autres négociants de la foire aux bestiaux. On le voit aux petits soins avec Pampa et Chicha. Il faut dire qu'il n'y a rien de commercial dans sa démarche, c'est un vente un peu "forcée". Michel et Arlette sont originaires de l'Isère. Il y a une dizaine d'années, au moment de la retraite, ils sont allés s'installer dans les Alpes-de-Haute-Provence pour ouvrir une ferme pédagogique autour du lama, "histoire de garder le contact avec la société". Ils accueillaient des enfants, vendaient la laine d'une dizaine de bêtes. Tout allait bien jusqu'au jour où un torrent a coupé leur petite exploitation en deux. Plus question alors de se battre pour "remonter cette petite affaire". 

En cette mi-septembre, ils ont donc mis leurs deux derniers mâles dans un "Trafic", direction la "Beaucroissant". Une belle expérience pour le couple obligé de répondre à des dizaines de questions de visiteurs intrigués par ces NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) au coeur d'une foire aux bestiaux. Des acheteurs potentiels se sont aussi manifestés. Après les Alpes-de-Haute-Provence, Pampa et Chicha gagneront peut-être les Alpes du Nord pour paître au pied des "Andes françaises".