Face à la colère de patients victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a assuré sur France Inter vendredi que l'ancienne version de ce médicament soignant les dérèglements de la thyroïde serait à nouveau disponible d'ici "15 jours".
Le retour de l'ancienne formule de Levothyrox : c'est une annonce qui a été confirmée par le laboratoire pharmaceutique Merck Serono. De plus, la ministre, répondant ainsi à la demande de nombreux patients, a aussi affirmé que des alternatives à ce médicament seraient disponibles "dans un mois" et que les patients pourront ainsi choisir ce "qui leur convient le mieux".
"Nous avons fait en sorte (...) que l'ancien Levothyrox soit accessible de façon à ce que ceux qui le réclament puissent le prendre, et ce sera disponible en quinze jours", a déclaré sur France Inter Agnès Buzyn, qui a récemment reçu les associations de malades et Anny Duperey.
Et dans "un mois", les patient pourront aussi trouver en pharmacie des "alternatives, c'est-à-dire d'autres marques, d'autres médicaments", a-t-elle précisé.
Une nouvelle formule demandée par l'Agence nationale de santé du médicament
L'Agence du médicament ANSM avait réclamé une nouvelle formule du Levothyrox à Merck dès 2012 afin, selon elle, de rendre le produit plus stable. La teneur en lévothyroxine, le principe actif, pouvait en effet varier d'un lot à l'autre, voire au sein du même lot avec le temps. La France est le premier pays où cette nouvelle formule a été introduite mais, selon le laboratoire, des procédures d'homologation sont en cours ailleurs.Levothyrox : une nouvelle formule en question
Selon le ministère de la Santé, plus de 9.000 personnes ont signalé des effets indésirables - crampes, maux de tête, vertiges, perte de cheveux - de la nouvelle formule du Levothyrox mise sur le marché fin mars.Trois millions de patients prennent ce médicament en France (premier marché mondial) pour soigner l'hypothyroïdie ou après une opération de cancer de la thyroïde, organe essentiel qui régule de nombreuses fonctions du métabolisme.
Une pétition réclame le retour à l'ancienne formule et des dizaines de plaintes ont été ou doivent être déposées au parquet de Paris, dont celle de l'actrice Anny Duperey, l'une des figures médiatiques de la fronde des patients.
"C'est un premier pas", a réagi auprès de l'AFP Chantal L'Hoir, présidente-fondatrice de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), assurant qu'il existe des "stocks" disponibles de l'ancienne formule.