Les départs d'élèves se multiplient à l'école primaire privée Marie Collard, à Saint-Héand, dans la Loire. En cause : une pollution qui date des années 1960 dans le sol de l'établissement.
"Il n'y a aucune raison d'avoir des craintes sur la qualité de l'air respiré par les enfants". Jean-Claude Crapat, maire (SE) de Saint-Héand, dans la Loire, se veut rassurant.
En cause : les émanations de trichloroéthylène, une substance cancérigène détectée dès septembre 2023. Une pollution qui vient d'un site industriel voisin, celui de l'ancien fabricant d'optique Angénieux racheté par le géant Thalès. Les eaux souterraines sont contaminées et la pollution a migré sous le sol de l'école, où elle stagne. Mais "les résultats des mesures de l'air montrent que tout va bien dans les salles de classe", martèle l'édile, qui envoie chaque semaine les comptes rendus aux parents.
De moins en moins d'élèves
Mais rien n'y fait : depuis septembre, l'établissement se vide de ses élèves. Au total, 35 élèves, soit 20 % des effectifs ont définitivement quitté l'établissement.
Une décision qui fait débat parmi les parents d'élèves : "C'est une effervescence ridicule" nous confiait l'une d'entre elles, en janvier. "Je ne suis pas inquiète. J'ai contacté le centre antipoison de Lyon qui a fait une belle recherche. L'impact clinique sur nos enfants est ridicule. Là, on est en train de tuer l'école parce que plein de parents s'en vont" ajoute-t-elle.
Un déménagement de l'école étudié
Conscient de ce risque, l'enseignement catholique planche sur un projet de déménagement provisoire. "Nous aimerions pouvoir dire qu'on déménage le 1er septembre 2025. Nous travaillons actuellement sur une solution de délocalisation sur un terrain qui serait mis à disposition par la mairie", affirme Bruno Prangé, directeur diocésain de l'enseignement catholique.
L'établissement pourrait s'installer sur un ancien terrain de foot, en plein centre du village, mis à disposition par la mairie. "Mais c'est une gêne importante pour la commune : il sert à faire du sport aux élèves du collège, mais aussi aux associations" confie l'édile.
Une solution insatisfaisante mais nécessaire face au risque de disparition de l'école privée, qui scolarise 150 enfants du village. L'enseignement catholique doit désormais boucler le financement de ce projet, d'un montant estimé à 250 000 euros par an.