Coup de froid sur la Loire. Les températures polaires qui se sont abattues sur le massif du Pilat ont transformé les paysages. À l'auberge de la Jasserie, à plus de 1300 mètres d'altitude, les habitués et les promeneurs apprécient.
La vigilance "Grand Froid" est maintenue jusqu'au jeudi 16 janvier, sur le département de la Loire. Dans le Haut-Pilat, à l'auberge de la Jasserie, ce paysage enneigé et ces pentes blanchies ne sont pas sans rappeler les hivers d'antan.

Coup de froid, givre et températures polaires
Ce mardi matin, d'importantes gelées ont touché le département de la Loire. Le froid polaire annoncé dès dimanche soir sur le secteur était au-rendez-vous. Des températures négatives ont été enregistrées. Au petit jour, le mercure oscillait entre - 5 °C et -10 °C. Digne d'un hiver rigoureux. Mais la température ressentie était bien plus froide encore, jusqu'à - 20°C.
Pilat : des paysages de carte postale
Dans le massif du Pilat, au pied du Crêt de la Perdrix, qui culmine à 1432 mètres d'altitude, les champs sont recouverts d'une fine couche de givre. La végétation et les sapins semblent pétrifiés par le gel. Ces paysages de carte postale ravissent les randonneurs et habitants du secteur. Venus de Lyon ou de Saint-Etienne, les amateurs de randonnées et de promenades dans cette nature glacée apprécient la vue ensoleillée, comme le froid sec et vivifiant.
Une auberge perchée sur le Pilat
Située sur la commune de la Valla-en-Gier, la Jasserie se trouve à plus de 1300 mètres d'altitude. Dans cette auberge du massif du Pilat, on est habitué aux hivers rigoureux et aux conditions météo dantesques. Transformée, depuis longtemps, en refuge-auberge, cette bâtisse en pierre coiffée d'un clocher a été bâtie tout près de la source du Gier. C'est un lieu de passage et de séjour apprécié. L'endroit est tenu depuis plus de 80 ans par la famille Masson.
Preuve de cette récente offensive du froid : la fontaine de la Jasserie se retrouve entourée d'une gangue de glace. C’est le père de Georges Masson qui a bâti cette fontaine voilà 50 ans. À cette époque, le climat était bien plus rude. "Il y a eu des hivers avec plus de neige. Mais ça fait une vingtaine d'années qu'il y en a moins. Avant, tous les hivers, on était bloqué au moins trois semaines ou un mois. Ça reviendra un jour, ça peut changer", assure Georges Masson.
Le Pilat a attiré dès le 19ᵉ siècle de riches touristes venus trouver un refuge pour passer des vacances estivales au grand air. Mais le massif s'est vite imposé comme un haut lieu des sports d’hiver stéphanois malgré sa faible altitude. La neige et le froid de ce début janvier rappellent les belles heures de la petite station ligérienne.
Il était une fois…
Si la Jasserie était un site touristique estival depuis le 19ᵉ siècle, un remonte-pente y a été installé à la fin des années 20 par Eugène Masson. Une installation rudimentaire qui a très peu fonctionné et a vite été abandonnée après la casse d'une structure, faute de moyens financiers pour la remettre en état. En 1937, en contrebas de la ferme, un téléski à perches fixes a ensuite été construit. Mais c'est en 1967 que l'activité se développe sur le plateau avec l’installation d’un premier téléski. Suivi d’un second en 1973. Ces remontées ont permis l'initiation au ski de bon nombre de petits Ligériens.
En raison des conditions d’enneigement aléatoires, le site a périclité. L'histoire des remontées mécaniques à la Jasserie, commencée en 1928 par Eugène Masson, a pris fin en 1992. Les perches ont été démontées. Mais le ski alpin n'a pas dit son dernier mot dans la Loire : la discipline a quitté les pentes du Pilat pour se concentrer sur les monts du Forez, à Chalmazel. Quant à l'auberge de la Jasserie, elle reste un haut lieu touristique du Pilat. C'est aussi le point de départ de nombreuses promenades familiales, randonnées en raquettes ou en VTT.