Gaël Perdriau et son adjoint à la culture, Marc Chassaubéné, ont été renvoyés devant la justice pour "diffamation" envers la direction du festival ArcomiK. L'affaire devait être jugée ce mardi 4 février, à Paris. C’est en qualité de directeur de publication que le maire de Saint-Etienne devait comparaître en correctionnelle aux côtés de son adjoint.
C'est une affaire qui n'a aucun lien avec le scandale du chantage à la vidéo intime qui empoisonne Saint-Etienne depuis deux ans et demi. Ce mardi 4 février, le maire et président de la Métropole, Gaël Perdriau devait être jugé en même temps que son adjoint à la culture, Marc Chassaubéné devant la 17ᵉ chambre du tribunal correctionnel de Paris.
L'avocat des élus a soulevé un point de procédure sur la forme. Les juges rendront leur réponse pour savoir si la diffamation est caractérisée le 25 mars prochain.
Diffamation publique
Les deux élus ont mis en examen pour "diffamation publique". On leur reproche des propos tenus en conseil municipal et retransmis en direct sur le site Internet de la ville en janvier 2022. Lors des débats, diffusés en visioconférence en raison de l'épidémie de Covid, Marc Chassaubéné s'était expliqué sur la suppression de la subvention que la ville versait au festival d'humour, ArcomiK.
"C'est la fin d’une longue histoire odieuse de chantage, qui joue de manière éhontée sur la réalité des difficultés sociales, de la nécessité de l’enrichissement culturel", avait déclaré l'adjoint après des questions de l’opposition sur la suspension de ces subventions municipales. Le festival d'humour avait alors perdu plus de 50 000 euros d'aides.
Pendant plus de dix minutes, l'adjoint à la culture avait pointé avec insistance les errements professionnels du directeur du festival, évoquant aussi un fonctionnement "opaque", "des dérives", "un naufrage" ou encore des "copinages malsains".
Si Marc Chassaubéné doit répondre de ces propos. C’est en qualité de directeur de la publication que le maire de Saint-Etienne est renvoyé en correctionnelle aux côtés de son adjoint.
Plainte du directeur d'ArtcomiK
Choqué, le directeur artistique d’ArcomiK, Farid Bouabdellah, avait décidé d’attaquer en diffamation le maire et son adjoint au printemps 2022. Pour cette affaire, Gaël Perdriau et Marc Chassaubéné risquent jusqu'à 12 000 euros chacun. Les deux élus bénéficient de la protection fonctionnelle. Un dispositif qui ne prendra pas en charge les amendes en cas de condamnation.
Le festival Arcomik se prépare à ouvrir sa 21ᵉ édition, le 22 février prochain.