Une quinzaine d’assistants d’éducation (AED) se sont rassemblés ce jeudi 16 juin à Saint-Etienne. En colère, ils dénoncent l’inaction du ministère sur leur CDisation, même après le vote d’une loi pourtant positive.
Les "surveillants" ont tout bonnement séché les cours ce jeudi 16 juin à Saint-Etienne. Les bureaux de la vie scolaire des collèges et lycées étaient vides. Tous avaient rendez-vous au pied de l’inspection académique de Saint-Etienne. Drapeaux de la CGT educ’action en mains, les échanges allaient bon train autour de la mobilisation. Le rassemblement s'est fait dans le calme malgré la colère et l'exaspération des EAD présents.
Là, devant l'assemblée, Nicolas Kieffer, représentant de la CGT educ’action, prend alors la parole : « Le CDI est une première avancée, mais on continue de se mobiliser pour l’amélioration de notre statut !».
Quel statut pour ces personnels de l'Education nationale ?
Vous les connaissez sûrement sous le terme de "surveillant" ou de "pion" mais le terme officiel est bien "assistant d’éducation" (AED). Jusqu'à présent les AED ne pouvaient prolonger leur profession au-delà de six ans. Mais la législation a changé tout récemment.
Depuis la loi contre le harcèlement votée le 24 février 2022, l’embauche d'un Assistant d'Education est désormais une option possible après ces six années. Mais qu'est ce qui coince ? Pourquoi ces professionnels manifestent-ils aujourd'hui leur colère ? Alors que l’année scolaire touche à sa fin, ils sont pourtant nombreux à risquer de se retrouver sur le carreau à la rentrée prochaine.
La loi contre le harcèlement, une première avancée ...
Ce mercredi 15 juin, les chefs d’établissement ont reçu l’information : ils pourront désormais « recruter les AED au bout de 6 ans et requalifier leur contrats en CDI, après le décret » poursuit Nicolas Kieffer. Mais ce décret d'application tarde.
Mais après quatre mois, la loi qui représente pourtant une grande avancée est toujours hors de portée. Aucun décret d'application de ce texte n’a encore été signé à ce jour.
« Pourquoi faire ses preuves pendant six ans avant de trouver un CDI ? » s'interroge également le représentant syndical à l'adresse de son auditoire.
... mais la route est encore longue
Les manifestants réclament l’amélioration de leur statut via des titularisations, des augmentations de salaires et des recrutement en masse. «Si on veut une école inclusive, qui prend soin de ses élèves, ou tout le monde se sent bien, il y a besoin de présence humaine, particulièrement de personnel de vie scolaire» affirme Nicolas Kieffer, inquiet pour l'avenir. Le métier a évolué et les salariés ont besoin de plus de stabilité. «On nous vendait ça comme un job étudiant, mais c’est plus le cas», témoigne le représentant syndical. Lui-même AED, il insiste sur le besoin de considérer le statut d'AED comme une profession à part entière.
Les AED, essentiels dans la vie des enfants
Ils font partie de la vie des collégiens et des lycéens au quotidien. « On est vraiment en première ligne, les premiers interlocuteurs des élèves. On a un rapport de proximité avec eux » confie Nicolas Kieffer. Ils assurent la sécurité des élèves, ils ont un rôle administratif mais surtout, une portée sociale. « Nous allons repérer des situations difficiles, harcèlement scolaire, problème de santé ou même à la maison » termine-t-il. Un AED assure le suivi de l’élève sur le long terme.
Malgré la faible mobilisation du jour, l’effet de la grève se ressent aux alentours. A Feurs, un directeur était presque dans l’obligation de fermer son établissement. La preuve du rôle indispensable de ces intervenants.